Les grands cyprès qui font ombrage
Et la mort qui passe et qui rage ;
Ce froid mouillé qu’on ne sent plus,
L’appel douceâtre du tombeau
Dans les saintes douleurs de l’âge.
Marée arrêtée au reflux,
Soif et faim d’amour et du beau ;
l’immensité bientôt sans faille,
La vie, enfin, vaille que vaille,
Où s’amenuisent les hivers.
Insidieux feux d’un travail doux
Qui brûlent et font que défaille
La parole, et rire les vers,
Resserrer mieux les vieux écrous !
Dans ce vaste orage qui gronde,
Comme d’un cœur battant sous l’onde,
La vie élémentaire meurt,
Se dévastant, tant par à-coups,
Que par cette offrande profonde …
Or si n’existait pas ce dernier jour létal,
Les poètes n’auraient plus grand-chose à servir,
Hormis des discours au verbalisme banal.
La poésie serait ennuyeuse… à mourir !
Mais la fin se rapproche et son gong est fatal !
L'automne finissant, rien ne va plus fleurir ;
Tout se révolte en nous, notre âme est à l'étal,
Le Temps, boucher cruel, s'apprête à l'équarrir...
Puisque nous fut donné de tous les maux le pire,
A moins d’y mettre fin par expédient brutal,
Il vaut mieux se résoudre à vivre sans maudire
Plutôt que regretter le néant pré-fœtal !
Oui, car si le suicide est un triste délire,
Après mourir, hors du crédo transcendantal,
(L'avant de naître est vide et d'idée et de lyre)
Il semble que l'on hume assez peu le santal !
Ce message a été édité - le 31-08-2021 à 13:31 par Salus
Je suis rassuré, Salus est inconstant ! Ce qui lui permet de n'être pas inconsistant !
Quant à Mouloud', Oxalys, par le plus grand des zazar, j'ai toujours sont 33T depuis... 73 !
"On n'est que soi, c'est décevant"... on fait avec. Et ya toujours pas d'vré lait !
Ce message a été édité - le 01-09-2021 à 15:26 par Jim