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Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 09h29 le 28 Nov 19




Chez nous, dans le Midi, quand les cigales chantent,
Et que les papillons envahissent les près,
A l’abri des grands pins, les pensées s’alimentent ;
Pour ne pas être heureux il faut le faire exprès.

Source de mon bonheur, celui des origines,
Je me nourris de toi, mon précieux terroir ;
Idolâtrie d’un sol, celui de mes racines,
Terre de mes aïeux, de mon faire-valoir.

La Provence s’habille au ciel de canicule,
Dans les près les criquets s’affirment bruyamment ;
Le « pays » est ici, de l’aube au crépuscule,
Un petit paradis à vivre intensément.

On danse rigodon, farandole et quadrille,
Mais aussi matelote et puis la mazurka,
Sous l'azur toujours bleu, dans la joie qui pétille,
Et dont la bonne humeur y prend un goût muscat.

Dans les prés jaunissants tout s’expose en romance,
Quand le tapis herbeux se gorge de soleil ;
La nature frémit d’aise et de concordance,
Telle une ode sacrée, mélodie sans pareil.

Sur le faîte boisé de la proche colline,
Quelques vols de corbeaux envahissent le ciel ;
Et tandis que Phébus, rougissant, se décline,
Son rayon toujours chaud se teinte couleur miel.

Un ruisseau, aminci par tant de sécheresse,
Diffuse un filet d’eau, tortueux à souhait,
Qui se perd dans le sol, tout en délicatesse,
Dont le brome apprécie son humide bienfait.

Qu’il fait bon en ces lieux, nature généreuse,
De flâner dans le soir, au pays de Mistral ;
Contrée du félibrige et belle colporteuse
D’un riche patrimoine au savoir ancestral.

J’ai pris pour habitude en automne, au printemps,
De diriger mes pas en la redécouverte,
D’extérioriser mon bonheur à plein temps,
Près de la grande bleue qui m’est aussi offerte.

Le souvenir s’attarde au nombre de mes rêves,
Comme un souffle courtois m’invitant, généreux,
Au flot impétueux d’images bien trop brèves,
Qui, amoureusement, ont des tons velouteux.

Un passereau brun clair s’agite à la ramure,
Trille joyeusement comme dans l’Autrefois,
Et semble faire écho, en un plaisant murmure,
A ma chère Provence, à son galant sous-bois.

En poète envoûté, la plume est mon pinceau,
J’inonde mes regards aux rayons de lumière,
Et, d’un sourire en fleur, assis sous l’arbrisseau,
J’écris en vers feutrés pour la rose trémière.

ANDRÉ




Ce message a été édité - le 29-11-2019 à 11:20 par Laugierandre


Tonindulot
Membre
Messages : 3506


Posté à 10h16 le 28 Nov 19

Publier ce poème en cette saison fait revivre le temps où l'on aime flâner dans les recoins chéris...

J'ai refait le film et me dis que lundi c'était bien ce pays que j'ai traversé..


Hicvelibi
Membre
Messages : 162


Posté à 10h38 le 28 Nov 19

Superbe évocation de la Provence qui se traduit par de très belles images et des expressions non moins savoureuses.

Un grand bravo pour le pittoresque de ce texte qui fleure bon la lavande, la garrigue et le bord de mer


Ancienmembre
Membre
Messages : 395


Posté à 10h49 le 28 Nov 19

On ne se lasse pas de ces quarante huit alexandrins d'excellente facture. C'est un voyage sonore et coloré qui nous est offert au pays de Giono. On se prend parfois à le lire avec l'accent tant il est évocateur.
Respect.
Coucou Coucou Coucou Coucou Coucou



Ce message a été édité - le 28-11-2019 à 11:01 par Obofix


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 10h54 le 28 Nov 19


Bonjour TONIN,

Je te remercie de ces amicales pensées et de tes impressions positives sur notre région auprès de la grande bleue.

C'est vrai qu'il y a un petit décalage entre la saison actuelle et ce début d'été auquel je fais référence dans ce poème. Mais ici, nous ne connaissons guère que deux saisons : l'été et l'automne, car les hivers sont loin d'être rigoureux. Aussi, c'est un peu le printemps permanent dans nos cœurs, grâce au soleil jamais trop avare de ses rayons.

Comme on a l'habitude de dire dans le Midi, en Provence, le soleil se lève deux fois, le matin et après la sieste". Si on ajoute à cela un "généreux" verre de pastaga, le Soleil extérieur a soif du soleil intérieur.



Très cordiale Amitié et considération.

ANDRÉ clindoeil Salut Salut



Ce message a été édité - le 28-11-2019 à 10:56 par Laugierandre


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 11h06 le 28 Nov 19


Bonjour HICVELIBI,

Tes impressions sont élogieuses et je les reçois avec grand plaisir en même temps qu'avec humilité. MERCI BEAUCOUP.

Oui, la Provence, c'est à la fois le soleil, le vent, la conquête de la nature, des calanques et l'odeur du thym, de la lavande et du romarin. J'ai voulu, pour "peindre" mes sentiments, un langage à la fois chargé d'images et de "gestes". Il semble que j'y sois à peu près parvenu. Aussi, tes mots sont une vraie source de motivation et de satisfaction.

Bien belle journée à toi, HICVELIBI, et ma très chaleureuse Amitié.

ANDRÉ



Ce message a été édité - le 28-11-2019 à 11:07 par Laugierandre


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 11h23 le 28 Nov 19


Bonjour OBOFIX,

Tes impressions spontanées, sincères et manifestes sont une vraie source de satisfaction. Tu sais, je fais en sorte de m'exprimer avec des mots simples, sans fioriture, et en laissant parler mon état d'âme. J'essaie de privilégier le plus possible les "images" pour "donner à voir" et "faire partager".

Les calanques, la Sainte Baume et le massif de la Sainte Victoire, près d'Aix-en-Provence, offrent des panoramas d'exception. Et puis, comme tous les poètes qui s'intéressent à la nature, je fais en sorte de favoriser le langage de la "passion" au langage de la raison.

MILLE REMERCIEMENTS.

Bien chaleureuse Amitié et considération.

CARPE DIEM

ANDRÉ


Arcane
Membre
Messages : 1062


Posté à 12h47 le 28 Nov 19

Oh Boudiou!!
Tu es bien de chez nous….

Voici des fleurs,des fruits et du soleil en avalanches,
Le doux murmure de la fontaine aux sons argentins
Le tableau idyllique des amoureux qui se penchent,
Sourient, s'embrassent dans le clair matin !

Voici des fleurs, des fruits et le soleil en avalanche
""Avé" un brin "d'acquecent", au parfum de lavande et de thym
Le ballet joyeux des filles qui musent et déclenchent
Le son des flutiauxde grands gamins !
""adieussiatz -coume vai ? :) d'Arcane



Ce message a été édité - le 29-11-2019 à 11:44 par Arcane


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 18h14 le 28 Nov 19


Bonsoir ARCANE,

Mes vifs remerciements pour ta lecture, ton partage, et ces bien jolis quatrains chargés de soleil que tu as eu la gentillesse d'ajouter à mon poème.

On est toujours enclin à en rajouter un peu lorsqu'on parle de sa ville, et, bien entendu, je n'échappe pas à la règle. Je pense que chaque région à ses particularités, ses atouts, sa différence et aussi ses problèmes. Comme on dit, sur quelque préférence une estime se fonde. Ce n'est pas une question de chauvinisme, je pense, que de vouer un inconditionnel amour à l'endroit où l'on réside. L'amour et l'attrait pour le lieu de ses racines s’attache aux plus fragiles et tenaces aspects de l'admiration que nous avons pour notre terroir.

Bien chaleureuse Amitié, ARCANE, et un tourbillon de Bisous à ton endroit de la part du Marseillais.

Passe une douce soirée.

ANDRÉ



Ce message a été édité - le 28-11-2019 à 18:15 par Laugierandre


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 18h25 le 28 Nov 19




VÉ MARSEILLE

Venez boire à Marseille un verre de pastis,
Disputer, pourquoi pas, des parties de pétanque,
Puis dopés du soleil et du goût de l’anis,
Profiter de la vue d’une belle calanque.

Au vieux port, le matin, offrez-vous le folklore
Du mareyeur hâbleur qui vante son étal
De sardines, de sars, et qui souvent déplore
Que les passants ingrats oublient son capital.

Venez donc visiter le Panier et les Carmes :
Le monde tout entier y est représenté !
C’est ce qui de la ville y accorde les charmes,
Ces charmes colorés, dans la fraternité.

Les pèlerins, aussi, y trouveront leur compte,
La Bonne Mère veille au sommet du Rocher ;
Allez-y faire un tour… mais bon Dieu que ça monte !
La vue est imprenable : allez zou, et marchez !

Les filles en la cité ont renom d’être chaudes,
Pulpeuses à souhait, aux prunelles de jais ;
Sur les plages on les voit, et ne sont point pataudes,
Pour séduire un garçon qu’elles vont s’adjuger.

Mais pour le curieux et pour le romantique,
Rendez-vous au Frioul ou bien au Château d’If,
Où l’ombre de Dumas y reste emblématique ;
Que de photos à prendre à l’œil de l’objectif !

ANDRÉ




Ce message a été édité - le 29-11-2019 à 11:58 par Laugierandre


Vie
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Messages : 738


Posté à 20h47 le 28 Nov 19

André, je suis attentive à tes écrits!

J'espère que le "TU" ne te dérange pas heureux


Hicvelibi
Membre
Messages : 162


Posté à 08h44 le 29 Nov 19

Encore un joli tour de la cité phocéenne en bus poético-touristique, riant et ensoleillé

Un bien bel endroit que j'aime quitter de temps à autre pour mieux le retrouver et y entendre des expressions comme celle qui inspire le titre du texte qui suit (et qui tire son origine d'une discussion saisie sur le vif dans un bar où un certain Céloù - Marcel, un gars connu pour son lever de coude - essayait tant bien que mal de draguer une fille en lui racontant qu'il pouvait l'emmener sur son bateau : évidemment, un de ses collègues ne s'est pas privé pour faire savoir le nom de cette fameuse embarcation et le mettre en boîte (de sardines :))).

Embarquement immédiat sur le Restaquai

Après avoir été cet été au Brésil
Je voulais repartir aller visiter l'Inde
Ne m'aurait pas coûté une tonne une blinde
J'avais fait le calcul de ce petit exil

A Bombay et Goa pensais traîner mes guêtres
Dans ces deux beaux endroits descendre et séjourner
J'avais envie d'Asie désir d'y retourner
Ce pays découvrir de nouveaux lieux connaître

Mais ce grand rêve est mort il vient de se briser
En panne est mon auto suis immobilisé
Car sa réparation est d'un certain montant

Ce qu'il me reste à faire alors est m'embarquer
Avec armes bagages et dans le plus court temps
Sur le navire qu'on appelle Restaquai

Extrait du recueil Pas d'quoi en faire un sonnet



Ce message a été édité - le 29-11-2019 à 13:46 par Hicvelibi


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 11h35 le 29 Nov 19


Bonjour ENSUSPENS,

Bien au contraire, le tutoiement entre poètes sur un forum est un gage d'estime qui nous rapproche, puisque nous nous apprécions et que nous appartenons à cette grande famille qui sait partager l'Amitié et le respect dans une belle convivialité.

Je regrette de ne pas connaître les prénoms de chacun car, souvent, je ne sais s'il s'agit d'un homme ou d'une femme quand le pseudo me laisse un doute. Mais avec le temps, je pense que je vous connaitrai tous, davantage.

En tout cas, UN GRAND MERCI pour tes mots d'estime à l'endroit de mes poèmes.

Je te souhaite de passer une bien agréable journée et un tout aussi splendide week-end.

Avec toute ma sympathie et considération.

BISOUS MARSEILLAIS.

ANDRÉ


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 11h53 le 29 Nov 19


J'apprécie ta tournure d'esprit, HICVELIBI, ainsi que ton sens de l'humour que tu dispenses avec fraîcheur et naturel dans ce poème anecdotique, fort bien enlevé.

La poésie, quel que soit le genre qu'on aborde, doit savoir se distinguer du langage utilitaire de la prose. Lorsque les mots jouent à s'assembler entre eux, comme dans ton poème, ils sont revitalisés, ils ont une existence à part entière. On les reçoit avec plaisir et gourmandise pour l'émotion qu'ils communiquent.

UN GRAND MERCI pour ce nouveau partage.

TOUTE MA CHALEUREUSE AMITIÉ.

CARPE DIEM et excellente journée à toi.

ANDRÉ


Laugierandre
Membre
Messages : 1920


Posté à 12h20 le 29 Nov 19


DE CAMARGUE AUX CALANQUES

Mon cœur est amoureux de ces champs de lavande,
Des rangées d’oliviers, des plans de romarin,
Mes yeux sont éblouis par une telle offrande
À mes sens en éveil, et sous un ciel serein.

Je goûte du regard la terre de Provence,
Patrie du consacré qui recèle le bien
Né de son patrimoine et de la survivance
Des valeurs d’un terroir qui les lui rends si bien.

À l’est de la Camargue, en la plaine de Crau,
Jusqu’aux criques connues dessinant nos calanques,
Palette de couleurs et sites pastoraux
Inondent ce pays des joueurs de pétanques.

Folklore et galoubets louent la tradition,
On s’ensorcelle au son de ses tambourinaïres,
Tandis qu’au ciel couchant, îles d’exception,
Sur un lit d’horizon sont Frioul, Maïre et Jaïre.

Je respire l’air pur, aux pensées mélomanes
Tandis que mon œil suit, sur l’eau, plusieurs voiliers ;
Quand dans le firmament quelques goélands planent
Se laissant emporter en vols irréguliers.

ANDRÉ




Ce message a été édité - le 29-11-2019 à 12:20 par Laugierandre

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