Signaler un contenu inaproprié.

Page : 1

Vous devez être connecté ou demander l'accès au forum pour répondre à ce message.

Auteurs Messages

Mahea
Membre
Messages : 905


Posté à 19h08 le 29 May 20

Un soir comme un autre, ce soir ou l’autre, un soir… Comme si c’était trop tard !

L’heure s’invite et poisse, consigne en mode atone chaque pensée qui s’obstine à remonter comme une bouée de sauvetage. Inutile en périodes cycloniques.

A tort ou à raison, qu’importe!

On largue un SOS lourd et encombrant d'une lucidité qui vous transperce tout d’un coup, avec la violence de la foudre, et l’amer subtilement marque son pas, ne finissant par frôler que vos propres sentiments.

Un SOS ordinaire en bouteille, poussé par un vent tape-cul qui vous propulse sur une ligne de mouillage désertée par les batailles navales.

D’empreintes dans l’âme, les semelles vissées aux sables émouvants vous mettez les voiles, gardez le cap entre effroi et la fascination pour tenter de reléguer aux abysses l’inquiétude qui vous gagne.

On peut garder à l’esprit qu’il faudrait suivre l’étoile du marin, qu’il serait raisonnable de respecter l’anatomie de son propre bateau qui prend l’eau, se soutenir sans trembler, considérant que 85 % des naufrages se terminent toujours bien, mais… lorsque votre souffle suspend son envol au plus fort de la nuit, il n’est de demeure en soi, qu’un seul horizon…

Un bout de mer d’huile où dériver… un vulgaire bout de mer sans mémoire où l’œil se laisse bercer par son excès de sentimentalité.

Car il existe des temps où le silence n’est plus que le seul témoin possible de l’infinie tristesse qui vous isole et on a le cœur qui plonge dans un monde d’imposture à la barbe écumante d’un chemin vide, le cœur qui se dessèche comme un loup vidé de ses solitudes aquatiques.

Pourtant existe-t-il d’autre paradis que celui du cœur ?


Tigrou
Membre
Messages : 610


Posté à 20h34 le 29 May 20

Très très émouvant ...et beau.
Merci Mahea.
Et puis, ...le cœur revit à celle/celui qui sait cueillir au bord des chemins de traverse les :


P’TITS BONHEURS

Perles garances
Sur une branche
Tout petit tout
Trois fois tout

Dans la nuit qui s’allume
Deux chouettes hululent
En tierces majuscules
Un amour de plumes

La nuit pour une autre tribune
S’est enfuie en gorges de lune
L’homme s’éveillant de ses rêves
Goutte les soupires de son Eve

Même pas peur !

clindoeil



Ce message a été édité - le 29-05-2020 à 20:38 par Tigrou


Lau
Membre
Messages : 1919


Posté à 20h48 le 29 May 20



T'as décidé de plomber l'ambiance, c'est ça ?

On s'amusait bien pourtant : une minuscule bestiole avait collé le monde à genoux... V'la-t-y pas que tu nous parles du coeur, des émotions... Pire, de sentiments... on va mourir Hina... Au mieux, sans réaliser... comme on est venu. Au pire dans d'atroces souffrances... A petits feux, pour bien s'en rendre compte... Entre temps, faisons de notre mieux entre les grands moments





Ce message a été édité - le 29-05-2020 à 20:50 par Lau


Vie
Membre
Messages : 738


Posté à 10h07 le 30 May 20

Mahea, Tigrou, Lau...

Que j'aime lire vos dons!

Salut


Mahea
Membre
Messages : 905


Posté à 13h28 le 03 Jun 20

Tigrou,
Merci pour ces petits bonheurs à cueillir. Entre "l'être et le néant" il y aura toujours des maux de pas grand-chose, où l'encre coule, comme une giboulée de printemps et puis, le soleil...

Lau,
Tu avais le droit de ne pas me lire! hahahaha cool
Et puis je ne suis pas très douée en bestioles. Voici un extrait en argot chiné sur le net qui va te consoler :

Le Coq et le Renard,

Sur la branche d'un touffu, la mandoline sous l'brandillon et un casse-dalle dans sa musette, un coq viocard mais rusé, s'apprêtait à tortorer pénard, la crête au zef.

Un renard, une rose épinglée à sa liquette des dimanches, y miaula d'une voix de miel :

- Oh là d'la poularde, esgourde me une broquille!

L'autre entrouvrant ses quinquets, interrompit la ronflette qu'il s'apprêtait à faire avant de festoyer...
lol

En sus.. Bisous


Salus
Membre
Messages : 6926


Posté à 14h41 le 03 Jun 20


"Pourtant existe-t-il d’autre paradis que celui du cœur ?"

- Le chant du corps ?


Sensualité



J'ai le ventre plat, mais la fesse ronde,
La jupe fendue - autre chose aussi !
Mon rire et mon cul font tourner le monde ;
Jeune, impertinente, et pleine de fronde,
J'enchante et je chante, en ré, sol, fa, si,
Aimablement leste, âme vagabonde,

J'aguiche, attirante, et je joue à fuir,
Mais parfois, pourtant, je m'ouvre et je m'offre,
Pour, entre des bras, un peu m'enfouir ;
On me dit "Je t'aime, on me dit d’ouïr
La supplique vaine où l'affre se gaufre...
Moi, je veux, sirène, encore éblouir !

Mon buste de reine étonne et vous toise,
Or je sens mon corps, frôlant le tissu,
Charmé par vos nez plus longs qu'une toise
(N'allez surtout pas me rêver grivoise)
Il vibre aux accents dont il est issu !
(Car je suis lérot, fennec et gerboise !)

Ainsi, souple et simple, et l'élan fougueux,
Je vais en dansant presque, tant j'ondule !
Je passe en silence, ou criant "Je veux !"
Je pose, Désir, sur toi mes grands yeux,
Ces quinquets brillants dont chacun fabule,
Princes élégants, frais éphèbes, gueux !

Chaloupée et gaie, aux dents que j'avoie,
La scie-existence à mon pas sourit,
Et lorsque quelqu'un me siffle ou m'aboie
Rien ne vient troubler mon âme et ma joie,

Toujours belle, égale, et drôle d'esprit,
Je laisse à ces gens, qui me croient une oie,
Le maigre plaisir dont leur cœur s'éprit !
(Eux qui ne me voient que comme une proie)

Et claquent mes pas sur les trottoirs des
Villes et des bourgs où je déambule,
Nue, en mes atours, comme sous un dais
Une perle rare aux feux mal celés
Par des falbalas, dentelles de tulle...
- Je m'offre à l’œil vif, moi, vous m'entendez !

Je vais, soulevant des œillades gaies,
Le bourdonnement d'un murmure aigri,
Quand sinue un rythme, à mes reins, reggae !
Caresse promise, amours prodiguées,
Provoquant l’opprobre, ou quelque heureux cri,
Sous l’air dépité de mes sœurs narguées !



Je suis le soleil, et je suis le vent !
Ma chair c'est un souffle ! et mon cœur s'envole...
Je suis la jeunesse ! Ô Temps décevant,
Ton ennemie - oui ! Derrière et devant
Je passe et je pulse - et tel est mon rôle -

Et je suis sacrée, authentique idole.


Tigrou
Membre
Messages : 610


Posté à 20h00 le 03 Jun 20

Sans en faire une religion, j'suis un lion mais ...ascendance vierge :

clindoeil

CORPS / PORCS

Dévoradoration masochiste,
Cannibalisme de la dévastation primale,
Mastication de l'infâme exorcisé en idole,
Troublante ambivalence

Le Gras, vulgairement phallique,
Maquillé en tenue de Gala,
Nu sur l'autel,
Sera sucé jusqu'à la moelle
Lors d'un sabbat de reines saphiques




Ce message a été édité - le 03-06-2020 à 20:01 par Tigrou


Mahea
Membre
Messages : 905


Posté à 21h40 le 03 Jun 20

Quand le vent te déporte,

La nuit ta voix feinte, rit
Sans détail, acculée à l'exil
De l'insuffisant voyage
Coupable, sombre

Un pari vain de nuances
A qui tu dois tout
Tout le travail d'une vie
D'un être se vidant

Froissant tes songes, d'accrocs
émiettant le pur, à n'être plus
Qu'une confusion aspirée
Sous silences cousus

Un jour tu liras ça, noyé
Dans cet allant aux choses
à jouir de l'odieuse farce
Que celle d'être un homme

Et pourtant, je te distingue là
Unique à l'abandon
Aimant sous les fracas
S'arc-boutant, expiant

Aveugle, nu, pantelant
Brin de lumière, mon essentiel!
Ce bras, cet absolu
Que j'appelle... Amour



Ce message a été édité - le 03-06-2020 à 21:52 par Mahea


Tigrou
Membre
Messages : 610


Posté à 22h36 le 03 Jun 20

Soleil venté de lune

Soleil brûlant d’amertume
Tournoie au nu de l’écume
Un chant de modeste volute
Baigné de violence hirsute

Vent frais d’altitude
Murmure au creux des fêlures
Une bouffée de saines écritures
Chaulée de frêle solitude

Lune ivoire incrédule
Plaque au sein de l’hercule
Un rêve de délicieux déluge
Ombragé de senteurs refuge


Mahea
Membre
Messages : 905


Posté à 13h05 le 04 Jun 20

Merci pour vos répons et vos états d'âmes, goûtus, décoiffants, curieux... Et surtout authentiquement vôtre heureux


Pierre
Membre
Messages : 6471


Posté à 18h44 le 10 Jun 20

Mahea, pourquoi n'as tu pas mis ce texte dans la rubrique "poésie libre"?

Je me demande si l'interrogation à la fin est nécessaire.

Inutile de dire que j'ai aimé, même si je le dis.


Mahea
Membre
Messages : 905


Posté à 19h08 le 10 Jun 20

Pierre, c'est tout à fait juste, j'hésitais également.
Mais Salus ayant attrapé la question au vol, pour un rebond majestueux...

Et puis de fil en aiguille, comme chacun manifestait son plaisir et envie de continuer, nous avons laisser au fil de l'eau nos mots vagabonder. C'est bien aussi un espace de liberté, sans règles prédéfinies Salut


Vie
Membre
Messages : 738


Posté à 06h11 le 12 Jun 20

Un régal !
Merci...

Vous devez être connecté ou demander l'accès au forum pour répondre à ce message.

Page : 1