L'appel du monde




Dans l’hypnotique clair-obscur
Remué par l’aile d’Eole,
Le sous-bois ressemble, c’est drôle,
Au kaléidoscope pur

Où défilent à tour de rôle
Les amants et les fiancées,
Tant d’amours par la vie ansées
Que menace son orbe sûr.

Ces existences élancées
Sus à l’assaut de leur destin
Sont, d’un poème baladin,
Comme les mots de vers épars

Et comme à la nef les espars,
Les cordages, drisses et câbles :
Elles sont, plus qu’indispensables,
Le "sine qua non" des départs

Hors des familles où les sables
Mouvants d’affects tiennent en vain
D’exogames aventuriers
Dont nous étions, dans nos hiers...




Ce message a été édité - le 18-06-2020 à 12:34 par Salus

Hors sujet ?...
Néanmoins sous ton hospice, Salus,
Je m'effeuille en audaces camues



Rose

Horizon nacré d’un miroir aguicheur
Teintées de ferventes volutes d’ardeur
Aux ecchymoses d’une lave volcœur

Soleil pleine peau à l’orée d’une délicate hypnose
Ma chair nue chauffée de charmantes névroses
Aux morsures adoucies d’une rêverie insondable
Asséchée en lourde fièvre de silence indomptable

Le charme dessine au son mélodieux de la plume
Froissée rubis sous ongles dépeints de brume
Une rouge sans teint à peine éclose
Qu’un souffle d’élixirs exquis explose
En bouquet d’inconvenances virtuoses




Ce message a été édité - le 03-06-2020 à 19:45 par Tigrou

...Ça l'use ! (camuse)

Oups !

Bah !

Le néologisme parfois sied
Et la fausse erreur n'est point impure
Lorsque encore on respecte le pied
Tout se peut ! (Donc, jusqu'à la fourbure)

...D’ailleurs, plus de cent lectrices et lecteurs ont lu "L'appel du monde", sans que nul ne m'en signale l'horrible "t" dont j'avais affublé "épars" !
(Moi qui comptais sur vous pour palier à mes lacunes et étourderies !)

Quand on aime on ne dompte pas ...l'or taux graffe

Le cancre




Je lis la phrase d’un seul coup ;
Tout son sens, à ces sons m’arrive ;
C’est ainsi qu’aux mots je dérive
- Et va l’air au foc de mon sloop !

Ainsi, moi, je navigue à vue,
Je saisis tout par le contexte !
Et sous ma faute - où le con peste -
Des trésors sont, qu’un souffle embue…

L’orthographe, en n’y croyant pas,
M’a laissé, quel vaste loisir,
Tout l’espace d’horizons plats
… Puis, de la vague, on voit l’Ægir !

Et du bec, je pousse et je pioche,
Dans ces mots qui me sont du vent,
Tel l’oiseau, dont le trille croche
Tout l’azur du ciel en rêvant.

Classe tous risques en octos graves
D'une eau lolue nous décave
un Salus au goût zouave !

J'aime bien. Tu t'es senti libre de rime privilégiant le rythme et la fluidité, en particulier dans la 3ème strophe où sont heureuses les allitérations et assonances. Ces octos se chantent facilement.
Aussi sûr que ton orbe, il fallut bien, fils prodigue, quitter la maison afin de faire ses gammes avant, pour les plus sages, de s'en retourner en la maison à la plus grande joie du père qui voyait en cela son patrimoine sauf.



Ce message a été édité - le 18-06-2020 à 19:44 par Jim

Merciàvousdeux !

(Libre de rime ?)

Oui, ce qui ne signifie pas sans contrainte, car tu t'en es collé une bonne (à moins que cela ne corresponde à une forme que j'ignore). Les rimes des 1er vers des strophes 2, 3 & 5 reprennent celles de l'avant dernière de la strophe précédente, sauf le 1er vers de la 4 qui reprend le dernier de la 3. Les 2 dernières rimes n'obéissent pas à ce regroupement par 3. En effet, après avoir procédé à 6 regroupements de 3 rimes, sur un total de 20, il t'en reste 2. Avec ta règle du report, si elle fixe facilement 16 rimes, elle laisse une bonne latitude pour placer les 4 autres, lesquelles doivent en reprendre deux déjà placées. Ta structure est donc :
abba/bcca/ceef/fggf/gehh.
Elle aurait pu être, parmi d'autres:
abba/bccf/cddg/deeg/effa.
Je trouve cette façon de lier les strophes intéressante et plaisante. Je m'y essayerai sans doute.
Noter que les deux derniers vers riment pour l’œil, ce qui ne me dérange pas.



Ce message a été édité - le 21-06-2020 à 21:14 par Jim

Jim le retour!
Excellent!!!!!
Bise à vous Messieurs

Salut, l'Ensuspens !
...Et chapeau à Jim pour sa science structuraliste et l'analyse mécanique de mes vers, dont la forme, du tout de mon cru, n'est pas encore brevetée, profitez-en !