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Posté à 18h57 le 26 Nov 20
Et l’automne s’en va dans la dernière feuille
Emportée par la bise levée ce matin.
Son pétiole rompu, en triste purotin,
Résignée elle cède au vent froid qui la cueille.
Ou alors, c’est plaisant mais qui sait, qu’elle ne veuille
Voyager dans les mers à bord d’un brigantin
Comptant sur l’aquilon pour forger son destin
Résistant à l’hiver avant qu’il ne l’endeuille.
Sommes-nous comme feuille insoumis ou dociles
Face aux vents de la vie sommes-nous versatiles ?
La voilà disparue en laissant l’arbre seul
Il ne reste à mes yeux que des branches serviles
Accrochées à leur tronc tels des bras malhabiles
Qui pensaient du feuillage apprêter leur linceul.
Ce message a été édité - le 26-11-2020 à 20:55 par Pierre
Ce message a été édité - le 30-11-2020 à 09:58 par Pierre
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Posté à 19h05 le 26 Nov 20
Quel envoi de saison...un thème fort prisé pour dire son talent...
Chapeau Pierre...
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Posté à 19h08 le 26 Nov 20
tu ris Mel????
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Posté à 19h10 le 26 Nov 20
Pierre,
Ma Liberté chérie.
Certains sont insoumis et d’autres sont dociles… mais comme la feuille le vent peut les faire virevolter !
« Sommes-nous comme feuilles insoumis ou dociles » 7/6 (il faut enlever le S à feuille et c’est gagné !)
« Ou alors, c’est plaisant mais qui sait, qu’elle ne veuille » 6/7
J’aime cette idée de la feuille au vent.
Jean-Mi
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Posté à 19h33 le 26 Nov 20
Magnifique !
...oui, feuille unique est avec les insoumis sans chemise ni S ni pantalon !
Ce message a été édité - le 26-11-2020 à 19:35 par CinquiemeVallee
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Posté à 20h54 le 26 Nov 20
ah oui merde!
l'S c'est une inattention, par contre le 5/7... c'est une faute...
Ce sera donc un sonnet fautif.
J'en lance la mode.
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Lau
Membre
Messages : 1887
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Posté à 11h20 le 27 Nov 20
La métaphore filée fait son office ;
Le "purotin", le "brigantin" donnent au tout un charmant teint.
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Posté à 12h20 le 27 Nov 20
Bonjour PIERRE,
Elle est une délicieuse évasion, la poésie, quand elle est servie par un ressenti exacerbé, des vers fluides s'enchainant avec correspondance et simplicité. S'il s'y ajoute un nombre d'images donnant à "percevoir" la représentation du poème, le but est atteint.
Beau tableau de saison !
Bien chaleureuse Amitié marseillaise.
ANDRÉ
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Posté à 18h06 le 27 Nov 20
"Liberté, que de crimes on commet en ton nom !" cria Mme Roland en 1793
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Posté à 18h10 le 27 Nov 20
J'écris ton nom "Liberté"
Paul Éluard !
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Hoho
Membre
Messages : 396
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Posté à 09h47 le 28 Nov 20
J'aime beaucoup, musical et bien écrit.
Ps : peut être le 2e vers est-il à revoir pour le faire entrer dans la prosodie classique (je l'aime bien comme il l'est à toi de voir).
Ce message a été édité - le 28-11-2020 à 09:47 par Hoho
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Posté à 11h45 le 29 Nov 20
Moi ce que je trouve pas terrible ce sont les deux participes présents qui débutent les 7ème et 8ème vers
Et puis et sans doute surtout le dernier qui fait un peu "il me faut mes douze syllabes ...".
Je pense même que je vais le changer... c'est dire!
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Jim
Membre
Messages : 3903
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Posté à 14h38 le 29 Nov 20
Très chouette ce sonnet qui coule au fil de l'eau comme sa métaphore. Une eau dans l'air du temps, distanciée sous la vêture de l'éternelle question (sans doute inimposable) du libre arbitre pour les uns, de la fatalité ou du déterminisme pour d'autres, si commode pour confondre avec la piétique servilité: ce "triste puritain" pourrait-il être un gai plaisantin ?
Il est une métaphore que la nature nous donne à lire, celle du mouvement brownien lequel, en toute classe de philo, devrait être présenté à nos chères têtes multicolores : une petite poussière agitée vaut mieux qu'un long dogme...
Tout ça pour dire que j'apprécie beaucoup ton sonnet.
Fautif dites-vous ? Sa faute serait de ne pas exister.
Ce message a été édité - le 29-11-2020 à 14:48 par Jim
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Posté à 09h59 le 30 Nov 20
Voilà j'ai modifié le dernier vers en faisant davantage encore dans le sonnet fautif.
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Posté à 20h51 le 21 Dec 20
Pierre, je l'ai aimé aussi! Merci!
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