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Auteurs Messages

Ann
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Posté à 13h57 le 06 Apr 21

Je vous propose un jeu pour ce mois d'avril qui rime avec confinement 3ème du nom. De quoi occuper nos soirées de couvre-feu.
J'ai pris une phrase au hasard tirée d'une œuvre célèbre qui a réjoui sans doute la jeunesse de la plupart d'entre nous.

Elle mordait son mouchoir à belles dents

Le début d'une histoire. A nos imaginations de créer la suite avec un texte court.

A ce soir.


Ann
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Posté à 18h09 le 06 Apr 21

MA PROPOSITION.

« Elle mordait son mouchoir à belles dents. » Des dents effilées comme des aiguilles de nacre. Elle, c’était la gracieuse Poupette.
Le carré de dentelle qui avait échappé des mains de Valentine, était tombé sur le tapis. Poupette avait saisi le tissu sentant la violette et la fleur d’oranger, un savant mélange du parfum de Madame imprégné des miettes de madeleine emprisonnées dans la broderie ; un J enlacé d’un mystérieux G.
Après tant d’émotions et de promesses de lendemains qui chantent, sa maitresse n’avait pas résisté au moelleux des coussins et s’était assoupie. Valentine gardait encore sur la langue, la saveur du délicat gâteau trempé dans cet irrésistible chocolat à la cardamome habillé d’une épaisse couche de chantilly ; un nuage glacé écartelé par une longue cuiller d’argent plongeant dans la chaleur douçâtre d’un breuvage incomparable.
La jeune chatte s’étirait en petits miaulements suggestifs. Sur le linge maculé et griffé par le jeu du petit animal s’étalait en fine écriture : « Rv, 13 rue des aubépines. Vos talents n’ont pas de prix. Les vôtres seront les miens » Ce sont les pas de Monsieur, puis ses cris de lion détrôné qui sortirent Valentine de ses songes.
Pendant que Monsieur déversait son fiel sur l’inconvenance de son épouse : « Qu’est-ce que ce torchon ? » Valentine saisit le mouchoir brandi par son mari. Celle-ci à son tour, mordit le mouchoir à belles dents. Son mouchoir à elle, la célèbre JG.
– C’est un aveu, Madame !
– Oui mon ami, vociférez tant que vous voulez. Demain je vous quitte ! Je suis prise comme petite main dans l’atelier de couture Julia Goudou. C’est avec elle que j’ai rendez-vous, pauvre sot !


Ann
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Posté à 11h49 le 07 Apr 21

Hier Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas
Lecture en ligne
Lien internet
p453 §3

Aujourd'hui

J’ai trop peur qu’un refus ne vous soit un chagrin,
Et j’accepterais donc…


Machajol
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Posté à 19h22 le 07 Apr 21

Elle mordait son mouchoir à belles dents …


Elle était affamée
sur ce trottoir blafard
par cet hiver glacé;


elle criait famine
Seul ce mouchoir
légué par sa grand mère
lui rappelait les jours anciens

où autour d'une tablée
les cousins, les cousines,
rassemblés,

riaient de bon cœur
et se partageaient
le repas familial

de grandes tranches de pain
de campagne, des pâtés maison
des friands de canard gras,

vous donnaient l'eau à la bouche.

Maintenant, seule, et abandonnée
elle était là, elle avait froid

et les larmes coulaient sur son visage perdu...



Ann
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Posté à 20h58 le 07 Apr 21

Si mon héroîne gagne sa liberté, la tienne vit un dramatique revers de fortune.


Ann
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Posté à 09h15 le 08 Apr 21

J’ai trop peur qu’un refus ne vous soit un chagrin,
Et j’accepterais donc…

De mon jardin, vous donner une grappe de groseilles et un bouquet de rose pour le parfum. J’ai cette taupe qui vous fera agréable compagnie avec un essaim d’abeilles sur une poignée d’ortie pour le piquant. Servez-vous à ma treille. Avec l’eau de ma fontaine, un seau de pépins d’orange pour le goût. Mais de grâce monsieur, arrêtez de pleurer sur mes poireaux. Monsieur, je vous en prie, ce sont des baobabs devenus. Voyez ! Attrapez ma main qu’en sus, je vous prête mon amitié en vous donnant un baiser.

Hier Cyrano de Bergerac
d'Edmond Rostand
Lien internet

Vous trouverez la réplique p 96

Aujourd'hui

Possédaient-ils un sens supplémentaire, qui leur permettait de voir au-delà de cet horizon limité auquel est borné tout regard humain ?
A nos plumes, nos imaginations.


Ann
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Posté à 13h16 le 08 Apr 21

Les deux complices n’avaient pas le flair d’un chien policier. Le professeur Claude souffrait même de sinusite chronique et son assistant Marcel, le nez dans les choux vous aurait assuré que l’odeur de la rose lui rappelait les seins de sa nourrice. C’étaient des scientifiques à mille lieux d’asseoir leurs hypothèses sur des vérités mystiques. Au-delà de l’inconnu, il y avait un monde à explorer, un monde infini, un bouillon de culture d’étoiles mais leur propos restaient dans le comportement humain. C’était le fondement de leur méthode d’investigations. Ils avaient usé leurs yeux à lire les revues médicales, les archives judiciaires et le très instructif bottin mondain. Tout y passait jusqu’à l’almanach Vermot. C’est ainsi qu’il venait de déjouer le vol des bijoux de la vieille Laure Altruc Muche dans l’affaire des parfums grâce à l’article de Jules Petibois : Les secrets d’un jardin réussi quand on n’a pas un radis. Les bibliothèques leur avaient livré les secrets historiques les mieux gardés ; les causes produisant toujours les mêmes effets, il suffisait de dérouler jusqu’à la dernière page pour en connaitre le dénouement. Mais leur expérience était l’arme fatale. Ils lisaient sur les visages, les desseins et les remords des âmes. Derrière l’horizon, c’était toujours le même horizon. Ils cueillaient leurs renseignements comme l’enfant des pâquerettes pour s’en faire des couronnes. Les indices mis bout à bout les menaient infailliblement sur la scène du crime avant que l’assassin n’ait prévu d’agir. Redoutables limiers, ils avaient toujours une longueur d’avance pour déjouer les intrigues. Marcel et le professeur Claude refusaient les gloires éphémères et l’incorruptible duo vomissait sur les avantages dont ils auraient pu jouir. Ils agissaient dans l’ombre, à la quête de ces mesquines vérités humaines. C’est en cela que résidait l’unique récompense qui donnait un sens à leur vie.


Ann
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Posté à 09h10 le 09 Apr 21

Possédaient-ils un sens supplémentaire, qui leur permettait de voir au-delà de cet horizon limité auquel est borné tout regard humain ?

Il s'agissait d'une phrase tirée de l'oeuvre de Jules Verne : Michel Strogoff
P 9 §1
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La phrase d'aujourd'hui :

Il avait ceint ses frisettes rousses d'une couronne d'œillets blancs, et dressait vers le ciel son gobelet plein d'eau.


Machajol
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Posté à 04h24 le 10 Apr 21

Le petit prince du printemps, roux
comme un champ de blé au matin clair

s'adressait aux cieux ; en levant son verre d'eau

Il priait pour les récoltes prochaines. Le sol était sec,
les zébrures craquelaient le paysage; les fermiers de la régions craignaient un été de sècheresse.

Le petit prince était leur unique recours et ils avaient déposé toute leur foi en ce rituel, pour le retour de la pluie, sur leurs champs asséchés …

Seules, les incantations du prince pouvaient les sauver du marasme futur …


Salut à Ann !


Ann
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Posté à 13h28 le 10 Apr 21

Aujourd'hui
Ce que je vous dis là, j’ai grand’peur que vous ne le mettiez dans l’oreille du chat Salut


Ann
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Posté à 14h48 le 11 Apr 21

Hier
La petite Fadette de George Sand
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Aujourd'hui, je vous propose
C’était une fête partout où il paraissait. On eût dit que son passage avait quelque chose de réchauffant et de lumineux.

J'ai pris du retard sur mes élucubrations mais les amis sont toujours prioritaires sur les exigences de ma plume surtout en ce moment. Salut Salut
Je rattraperai ainsi que le jeu proposé par Machajol auquel j'ai promis de participer.


Ann
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Posté à 19h48 le 11 Apr 21

Il avait ceint ses frisettes rousses d'une couronne d'œillets blancs, et dressait vers le ciel son gobelet plein d'eau.
– Que fais-tu là-haut, tout en haut de ce grand chêne ? cria Pétronille à son frère de lait.
– Je remercie le ciel d’avoir créé ce paysage qui nous régale de beauté ! fit Kristen
– En attendant, il faudra bien te nourrir pour de vrai. Entend la cloche, c’est notre nourrice qui nous appelle, fit encore la fillette.
– Rejoins-moi plutôt ! De branche en branche, je te guiderai, insista Kristen.
– Mais je ne suis pas un écureuil. Je vais me rompre le cou, fit Pétronille qui ne résistait jamais bien longtemps aux fantaisies de Kristen.
– Je serai un oiseau et tu seras un papillon, fit encore le petit garçon tendant sa main à Pétronille.
L’enfant légère comme une plume s’agrippa d’abord à un lierre jusqu’à la naissance des branchages. Elle progressa sans encombre jusqu’à la cime. Kristen porta le gobelet aux lèvres de sa sœur aussi brune qu’il était roux :
– Bois une gorgée et je finirai les gouttes que tu laisseras.
C’était un jeu et puis elle avait soif. Ce n’était que de l’eau. Et pourtant la tête leur tourna. La jupe plissée de la fillette se déploya en élytres tandis que les lourdes boucles de feu de Kristen se firent grand-voile. Dans le ciel, le rafiot flotta un moment puis les rayons solaires de la Méduse avalèrent l’embarcation. Il ne resta des enfants que la couronne d’œillets blancs.




Ce message a été édité - le 11-04-2021 à 20:06 par Ann


Ann
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Posté à 16h05 le 12 Apr 21

les misérables de Victor Hugo
partie 1 p 44
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Aujourd'hui, cette phrase
Étonné, il hésite, puis, du bout des doigts, il prend au creux de son assiette une mie de pain,


Ann
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Posté à 19h08 le 12 Apr 21

– Ce que je vous dis là, j’ai grand’peur que vous ne le mettiez dans l’oreille du chat.
– Vous lui avez mis la puce à l’oreille avec vos méchantes paroles et je lui donne ma langue pour avoir le fin mot de vos ragots mais cet animal restera en effet muet comme une carpe. Il remercie chaque matin la nature de ne l’avoir point doté de paroles. Ce que vous dites là, ne mérite que l’oubli d’un puits sans fond.
Félicien s’étira puis indifférent aux fielleuses caresses de la commère, il retourna hautain à la croisée, observer le monde comme il va, ainsi qu’on eut aimé qu’une concierge se comportât.

L'expression "tomber dans l'oreille du chat" qu'emploie George Sand pour dire que l'animal qui sait tout, ne dira rien, que le secret sera bien gardé, serait à l'origine de donner sa langue au chat. Auparavant, c'était au chien, qu'on jetait sa langue mais pour avoir une réponse, il vaut mieux s'adresser à celui qui sait tout, faut-il encore qu'il accepte de répondre, le brave maton


Ann
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Posté à 11h46 le 13 Apr 21

le pays des éléphants est loin maintenant. Le ballon glisse dans le ciel. Continuons l'histoire

Hier la phrase était tirée de POIL DE CAROTTE de Jules Romain
Lien internet

p 40/41

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