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Jim
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Posté à 00h37 le 15 Aug 20

Rien n'a de valeur, rien n'a d'importance,
Rien ne signifie, et rien n'a de sens.
Où que j'aille, en moi pèse cette absence,
Ce trou, ce vide, Ô l'immense béance !

Toujours présent, je sais la saveur du néant.
D'autant que suis petit, mon ogre est un géant.

Ne me fie à ces pancartes
M'indiquant chaude chaumière ;
Tout n'est que château de cartes,
Qu'écroule moindre poussière.

Je vis, et j'envie les fidèles,
Quelle que soit l'imagerie
Et s'il se trouve que j'en ris,
Ce n'est d'humeur que la ficelle ;
Mais comment puis-je y affider,
Tenir un pari sans perdants,
Sachant qu'à se piéger dedans
C'est se couvrir d'un cache-idée,
Chercher dans un vide-grenier
Cela que nul ne peut nier,

Quand on sait tout cela n'être qu'une BD ?
A moins de ne subir quelque lobotomie,
Je ne puis adhérer à semblable ânerie,
Car même la matière en est dépossédée.

Nullement ne se pose un problème de choix.
N'allez dans la forêt où guette l'aventure !
Les contes pour enfant sont une confiture
Couchée sur la surface quand tartine choit
Et, selon celle qui s'écrase sur le sol,
Bien sachant que chacun se remet d'un tel dol,
On est soit un élu, on est soit un damné.
Mais pour jouer, ne faut-il l'être un peu déjà ?
Qui donc sait la raison qui nous vaut d'être né ?
Et comment jusqu'ici le ciel se dirigea ?
Que grand serait le buzz issu de cette bombe !
La tartine est un chat qui chaque fois retombe,

Quel que soit le lancer des dés,
Sur le côté le plus chargé.

Voici ce que narra un veilleur trop tardif :
Il n'est, face au gouffre, aucun objectif
Qui ni ne rassure, ni ne console.
A force de rêver, la sagesse s'envole.

Dites-moi, sinon, pour quelle raison
Malgré tant de chaleur et l'excès de leur zèle,
Ont choisi d'en aller tant de fidèles ?
Et que de tels départs soient toujours de saison ?
Autant de croyants seraient-ils mauvais ?
Heureux seraient, si moins de cervelle n'avaient !

Loin de l'Adam tenez ce beau fruit, qu'il n'y morde !
Il connaîtra sinon le désir, la conscience ;
Tout enfant se voudra devenir chef de horde !
Il souffrira d'être animal à ma semblance.

Il sera ce gamin qu'enfante aucune mère,
Car de toutes étant la première chimère.

Du haut de ton rocher, de ta langue de feu,
Raconte le secret, donnes-nous en l'aveu,
Toi, le Titan condamné pour l'éternité
A sacrifier ton foie pour garder vérité,
Raconte, Prométhée, pourquoi tu décidas,
Emporté par l'élan d'un noble tagada,
De ton frère rectifier l'imprévoyance ?
De nous donner et la bêtise et l'impuissance.

Du culte de l'image éternels étudiants,
Pour ne pas s'abîmer dans ce gouffre à leurs pieds
Les voilà consommant de divers stupéfiants,
Comme si la folie pouvait les délier !
Pour oublier qu'ils ne sont pas, ou bien si peu,
Ou pour s'imaginer être ce qu'ils ne sont.
D'avoir voulu goûter à un fruit si juteux,
L'affolement s'avère en être la rançon.

Quelque chose en l'humain appelle à la vengeance,
Quand la frayeur lui broie l'âme autant que la panse.
La panique et l'orgueil dirigent cette engeance
Noyée dans la tempête du verre arrogance.


Ecouter : Lien internet



(Poème d'A.S.M.)



Ce message a été édité - le 22-08-2020 à 17:03 par Jim

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