L'enfer sur Terre
par Guillaume Rindelaire
Sur les cercles de l’eau où grelottent les feuilles,
Où le reflet du ciel rougi est embelli
Où la Nature hume, oh les fleurs qu’elle cueille,
Un frêle adolescent dort dans son nouveau lit.
Que t’est-il arrivé pour que pleurent les saules
Pour que la brise et l’eau frissonnent, ô poilu.
Que t’ont-ils imposé sur tes faibles épaules…
Une guerre et ses lois, que tu n’as pas voulu.
Les froideurs des obus faisaient frémir ta flamme
Et t’auraient murmuré un mot… La Liberté.
Quel rêve ! Ô pauvre rêve ! Accroché à ta lame,
Mais pour ton cœur il s’est brusquement arrêté !
Voilà plus de cent ans que ta tête pâlie
Flotte très lentement sans s’affoler des bruits
Voilà plus de cent ans que ta mélancolie
Susurre sa parole aux douceurs de la nuit.
– Et j’ai vu quelquefois à travers les étoiles
Où la Nature geint les fleurs qu’elle cueillit
Sur l’eau calme et rougie, sans boussole et sans voiles,
Un frêle adolescent mort dans son nouveau lit.
Poème posté le 28/11/18
par Guillaume Rindelaire