Tu me regardes, je te vois!
Je suis une chère larme,
Je suis doux fruit portant sa feuille
Je suis main tendue supportant la branche
Je suis un corps vibrant la joie et sa misère !
Je ne suis que rayon rapportant son vermeil
Et mon regard apporte un tout dans un éclair!
Vos sens sont ouverture où soie berce l’Autre
Dehors parle beau jasmin, il jase par les mains
C’est un humain fixant un doux très fin arôme
Comme toutes senteurs renaissent pour demain
Parfum d’un sentiment ne peut lasser d’aimer !
Que demander de plus ?
Ô Nature enrobée ou belle humaine à l’air !
Peux-tu prêter parure en faire ma couverture
Sans ombre encor’cachée en ta lumière infuse?
Si mon visage draine tes fruits à peine mûrs
Traçant des petits rus mi-raisin sur mi-figue,
Près de l’âge où la ride effacée orne rives,
Et fleuves en scène égouttent en mes yeux mes rivières !
Aimer est mon souffle de vie
Gémit le sang des vignes!
Ô combien Toi Nature ainsi sur nous déteins
Tu t’effeuilles en graine où l’aube perd latin!
Une main et son geste un long regard sans fin !
Se multiplie l’Esprit parle en mimes de grâce
Dès l’aurore qui n’a plus l’étincelle d’un éclair.
Du bout des doigts je touche et parcours tes viscères
Ma main hèle ta chair de mes bras je t’étreins
Mes pas empreints de tes empreintes!
Et quand mes yeux s’embrument
Qu’ils regardent la lune,
Dans son regard en fleurs
S’unissent deux parfums
L’œillet et le souci !
L’effort sur soie
La Divine
Devine !
Dehors
Eclaire
Le Soir
Pour
Claire
Nuit
Deux yeux deux mains!
Polymnie 2, ce 28 Novembre 2015
œillet = fleur qui unit
Soucis = sens propre des problèmes.