Périples
par Salus
Jadis allant par le Tage à Belém,
Puis naviguant les côtes atlantiques,
J’ai visité de lointaines tropiques,
Et, du désert, j’ai rejoint Bethléem !
Explorant tôt mon intérieur méandre,
J’ai pu franchir maints goulets et moult chas,
J’ai vu, follets, d’ambigus entrechats
Où mon esprit s’abaisse à condescendre…
Dernier venu des aventuriers d’art,
J’ai défriché des pistes inconnues
A qui je dois la montée en ces nues
Dont le condor seul connaît le vrai nard.
Courant, amour, tes chemins et traverses
Au gré du vent sulfureux des affects,
J’ai prospecté tes dédales infects,
Plein de regrets de rages et de herses !
Poussant toujours plus loin, l’esprit curieux,
Mon dévolu jeté sur la chimère,
De l’infini, contrée imaginaire,
Mes sens perdus ont vu les camaïeux…
C’est au poème, à ses cendres sans nombre,
Mon âme, que désormais tu perdras,
Comme l’éphèbe un pucelage aux draps,
Ce nord fictif - est-il plus beau décombre ?
Poème posté le 24/10/20
par Salus