Salus
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Posté à 21h58 le 04 Nov 19
Au bout du néant
Je voudrais pour toujours m’endormir et rêver,
Farder d’imaginaire un ciel grisâtre et morne
En l’interstice faux que Morphée, artiste, orne
D’un chatoiement sans noms que rien ne vient grever ;
A jamais traverser la frontière du songe,
Définitivement glisser dans ce coma
Bienheureux où le temps ne passe plus, comme à
Régresser jusqu’au prime âge où rien ne nous ronge...
Poète inadapté, jaloux de l’idéel,
Héraut de la beauté, chantre de l’absolu,
Toi, déconsidéré, que personne n’a lu,
Maître des hauts azurs, mais piètre au plat réel,
L’onirique est ton fief, un royaume impalpable,
Où gigantesquement le bleu du ciel descend,
Pur, dans l’amer reflet du vieux monde indécent
Qui miroite, mirage, et te semble de sable...
Quelle illusion choisir, quel piège, ou quels flux vrais ?
La vie est valable - ou non ? - mais à quoi sert-elle ?
Ne vaut-il pas mieux, pour voir, voler sur cette aile ?
Au pélagique éther, n’y fait-il pas plus frais ?
...Mais il est trop tard, mes yeux sont ouverts, le monde
Est incontournable, et je suis de chair - hélas !
Les jeux sont biseautés, la Reine est fausse - et l’As !
Puis, dans ma gorge, il n’est plus qu’une bile immonde.
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Salus
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Posté à 19h27 le 10 Nov 19
Malgré que poindre une plainte d'homme,
Merci, Mâcha, de m'oindre de baume,
Du moindre mot ceindre le seul soin
Du musicien (tagada tsoin tsoin !)
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