Elle garde le silence,
Sa voix et ses mystères,
Ses douleurs, ses violences,
Et l'éclat de sa lumière.
C'est le regard perdu
Qu'on la trouve bien souvent
A ses airs ingénus,
Solitaire à ses instants.
Elle garde ses distances
Quand on voudrait la toucher,
Mais c'est un vide immense
Qui vient nous retrouver.
Sourde à mes appels,
Aveugle à mes talents,
Le teint pâle et gris du ciel
Matérialisé du néant.
On rêve de tempêtes, de naufrages,
Bouleverser son âme emprisonnée,
Trop introvertie pour créer des dommages,
Tout à apprendre pour s'affirmer.
C'est à ses yeux bruns
Qu'on lit le désir discret,
D'une aurore, d'un matin,
D'un vouloir des plus secrets.
Et soudain elle s'éveille,
Sous l'effort d'un sourire blême,
Comme un nouveau soleil,
Prête à rompre ses chaînes.
A son visage timide
On voudrait briser la glace,
Mais elle a cassé la bride
Qui l'isolait dans l'impasse.
Mais elle s'éloigne encore,
Repartie dans ses rêves,
Plus qu'une image dans le décor,
L'hypothèse restée à ses lèvres.