Je ne peux me taire !
Raconter la misère en un regard qui pleure
C’est rencontrer la croix qui n’offre qu’un regard !
C’est voir la vie, son prix ! C’est vivre la douleur
La folie en lisière avec ou sans égard
Pour l’Autre où le soi m’aime aucune grâce au doigt !
En chacun la cervelle agit sous l’œil hagard
Qui jette mais ne donne ! Est-il présent le choix ?
Pourquoi je poétise un tout qui me surprend ?
Oui ! « Un tout » comme « un rien » car c’est grave aujourd’hui
De ne pas réfléchir sur la portée saignant
D’un acte à conséquence ! Est-ce l’humain qui fuit ?
A l’heure dans ce monde où s’amplifie la faim
Les manques pour survivre! usiter l’amoral
Est-il digne en soi-même ?
Ce petit rien fait mal!
Un beau dimanche au soir, alors que je passais
Marchant près de chez moi, ramassant des papiers
Qu’un vent laissait traîner, j’ouvrais une poubelle
Pour les déposer ! Stupeur sourcillait
Je me sentais blêmir ! dormaient là sous ombrelle
Six baguettes de pain à l’abri ensachées.
Je frémis en sauvette et une flûte en main
Pour m’assurer du pain dur ou tendre lesté
Sans témoin visuel, j’espérais dire « amen »
Pour ne pas peser l’acte affreux à digérer !
Il était excellent a duré la semaine !
Ma surprise fût grande et je n’ai rien compris !
Le Roi pain quotidien entre mes doigts qui prient
Verse ses larmes sang, me blesse pour Autrui !
Oui, je n'ai rien compris !
En ce tableau nature une couleur déteint
Tisse le vêtement de l’errant affamé
Offre le fil du seuil nouvelle pauvreté
Et je ne peux rester insensible à la faim !
Poubelle à détritus ne pourrait se confondre
Avec
Poubelle aliments terre
Sans velours dans nos mains
Polymnie2, ce 26 mai 2016