En compagnie
par Jamespx
J'efface mon visage dans les heures
De ces anciens indices
J'enlève mes vêtements qui sentent le brûlé
Et ce visage d'incertitude
D'où je viens il n'y a pas de points cardinaux
De bonnes intentions
Le pardon ne prospère pas
Ni les prières
Le battement rare de certains poissons
Des créatures aimables
De fermeture de saison
J'attends le départ imminent de la noirceur
Qui m'habille sans doute ni raison
En compagnie
D'une toile émeri perdue sur le bois de la charpente brune
Où les anges se consument aux lèvres en feu de l'araignée faucheuse
D'une prairie verte parsemée de fleurs sèches et d'ombres mortes
D'une chambre brique éperdue au lit suspendu à l'arthrose des vents
D'une pensée aux cheveux rejetés en arrière
D'une bouche serrée et tirée
Par une commissure à chaque fin de vers
J'attends en compagnie d'une main qui allume la fenêtre
Où une chaleur arrache mes cils
Et s'excuse pour l'odeur de brûlé
Les coustellous gras et grillé sont sur le barbecue
La nappe est sortie
Vaisselle et couverts aussi
C'est un dernier anniversaire
Aux pieds des chênes verts
Reporter pour une bouchée
L'envie d'écrire le matin
Mes vers ne sortent toujours pas du ciel de lit
C'est le chant du robinet de la douche
Il en manque très peu pour que l'amour du quotidien descende les escaliers
Il est près de la mer
Je sens l'écume de son sommeil
L'arôme séduisant du petit déjeuner
Le goût du café
La radio allumée
L'actualité qui vous invite encore à porter le masque à travers la vie quotidienne
J'ai des mots sur le bout de ma fièvre
Ils me préviennent que le monde continue
Les os sont étirés
Le dentifrice s'épuise
La maison se réveille
Et le chat griffe la porte de la chambre
Mes étrangetés sont toutes parties en quelques minutes
Avec les assiettes les verres et les morceaux de souvenirs
Et je suis laissé seul
Enfin
Écrire mes poèmes
L'amour m'a trouvé comme si rien
Accroché à ta taille et à ton visage
J'ai été accueilli courtois doux et gentil
Il m'a dit tellement de choses que pour les nouveaux jours
Je respirerai l'air frais qui m'a dessiné un sourire sur ton monde
Je suis le vil parfumé de ton calme
Je deviens fou
Homme
Tout à coup
J'ai vu au fond de tes mers
La prose nocturne de mon insomnie qui dort et se repose dans tes bras
Et qui pleure d'anxiété quand tu es triste
Tout est si nouveau
Oui
Si vulnérable
Je te sens pendant des heures et des heures
J'écris pour toi pour que tu comprennes
Dans cette solitude maigre et profonde
Le soleil est soudainement apparu et m'étonne
Le ciel dans lequel tu m'as découvert
Tu m'as coupé en deux
Tu as séparé le cosmos de la terre
Et la première partie
Celle qui écrit
Il est obscurci et s'estompe par tes baisers
Embrasse le second
Qui est ton ombre
Et dort à côté de toi tous les soirs
Je te rajeunirai
À l'hymne foule sentimentale
Lorsque mon corps sera prêt
À toutes tes inquisitions
J'étreindrai le feu du bûcher
Sur les feuilles brunes des jours anciens
Et entre tes jambes offertes à l'amour
Ma langue ondulera
Bercée par la symphonie des angelots blancs
En compagnie
De la charpente blonde
Poème posté le 02/12/20
par Jamespx