Femen de neige
par Capri
Affrontant les frimas, elle trône, si belle
En sa nudité crue offerte au vent d’hiver,
Sa hautaine splendeur, magnifique et rebelle :
Une Femen de neige arborant son corps fier !
« Je suis belle, ô mortels, tel un rêve de glace !*
Mon cœur et puis ma chair ont ceci d’éternel
Qu’ils vous brûlent pourtant de leur terrible grâce !»
Voici ce qu’on entend de ses lèvres de gel…
Quel enfant – quel artiste - a façonné ces hanches,
Ce tour de taille fin, ces petits seins moqueurs,
Et ces fesses de rêve idéalement blanches,
Comme antique statue affolant tous les cœurs ?
Déjà, sur le redoux, se versaient quelques larmes…
Personne ne voulait plus revoir un été…
Le printemps, lui non plus, n’a pu rompre le charme :
Alors , compréhensif , le Temps s’est arrêté.
*Petit emprunt à Baudelaire : « la Beauté »
Poème posté le 04/03/21
par Capri