Mythe de cendres
par BOETIANE
Cendrillon ou la dépouille
de voix mortes, oubliées
Aux petites filles sages
tu fus poison suprême et idéal
Leurs petites vies t’ont regardée,
les yeux diaphanes et rose pâle
Mais tu n’es plus
Ici, les princes et les princesses
écrabouillent les citrouilles
Dans la fiole s’est effondré
un vieux fond de brouillard
Magie cryogénisée
aux froids parfums de fées instables
Et les hybrides impures
se blessent
à leurs falbalas mi-soie, mi-rasoirs,
ruminant les restes
de quelque délicieux, défunt miroir
Ont jailli du flacon
mille génies de guerrières
Trois grâces de velours
pour une armada de sorcières
Et leurs clones impudiques
griffent des siècles de lumière
tels de grands vautours anorexiques
affûtant leurs phalanges de harpiste
Sous les fards du bal devenu carnaval
les narcissiques négatives
aux spectres incorrects et criards
dévissent l’amour
pendant que l’Y du mâle
se dissout à ses X
Et le rêve crève, inachevé
sur la civière de mots abstraits
chloroformés par le temps
Belle Cendrillon d’antan
Combien t’ont lue de travers ?
Le monde bouge
- Te réinventer, il faudrait
Parce que l’amour est matière première
Parce que c’est dans l’enfance qu’on y puise cet idéal
Poème posté le 21/06/07