Poème Le groupe. par Malaguenos

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Le groupe.
par Malaguenos

Dans une boîte de nuit qui fermait tard le soir Une jambe et un pied se trouvaient au comptoir, Après avoir parlé, disons un bon quart d’heure, Ils eurent des points communs et un gros coup de cœur. Voyons voir se dirent-ils, il faut nous associer, Nous dominerons le monde, il sera à nos pieds. Ils rencontrèrent un tronc qui était esseulé Et ils lui proposèrent de venir épauler, De créer un ensemble afin de pouvoir jouer. Ils s’aperçurent bientôt qu’ils leur manquaient des membres Pour pouvoir composer une musique de chambre. Ils passèrent une annonce pour pouvoir recruter : « Nous cherchons une jambe ainsi qu’un autre pied » Pour étoffer un groupe, Pour former une troupe. Ils voulurent s’agrandir et se renouveler Et faire une symphonie qui partout serait jouer. Ils cherchèrent de nouveau des bras et puis des mains. Qui maitrisent leur art et soient bons musiciens. Une fois le groupe formé les compliments fusaient. On se disait tout haut tout le bien qu’on pensait : « Tu joues bien comme un pied » disait la jambe au bras » Merci et toi aussi répondait-il béat. Ils décidèrent enfin de trouver une tête Qui chanterait pour eux et serait l’interprète De ce groupe insolite pour ne pas dire bizarre Qui s’était regroupé tout à fait par hasard. Il lui faudrait chanter on s’en doute à tue-tête Et connaître par cœur toutes les chansonnettes. Ils firent une audition pour dénicher l’élue, Ils voulaient si possible qu’elle soit très farfelue. « Il faut une tête à claques », Disait la main maniaque. Une se présenta voulu leur tenir tête Mais ils se moquèrent d’elle la traitant de lavette. Une autre paraissait avoir la grosse tête Elle fut éliminée tomba aux oubliettes. Une autre enfin portait une paire de rouflaquettes, Et prétendait chanter seulement de l’opérette. On n’aimait pas non plus celles qui faisaient la tête, Tout le monde la fuirait cette tronche tristounette. On se décida donc pour une tête sans cervelle, Proche du niveau zéro côté intellectuel, Elle nous laisserait faire quand nous ferions la fête, Pousserait la chansonnette dans toutes les guinguettes. Une fois celle-ci trouvée, il leur fallut un nom Qui parut à la mode et bien sûr de bon ton. On se mit à chercher et même à inventer, Et chaque proposition était examinée. A la tombée du jour tout le monde fut d’accord Le nom de notre groupe se sera « les Raccords ».

Poème posté le 24/07/22 par Malaguenos

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