Un sorcier féru de nuit hallowineuse
Rencontra au dîner Sanguignola l’hideuse
Mi-mage, mi-vampire, elle venait en balais
Bi-turbo, seize soupapes, véhicule parfait.
Lui était arrivé en charrette à crapauds
Cabriolet cossu où l’on n’a pas trop chaud.
Le bouillon de limaces et de cafards farcis
Reçut des compliments et mit en appétit
Et les chauves-souris à la bave de dragon
Étaient servies avec une sauce hanneton
Les araignées glacées avec les scolopendres
Ravirent les convives qui voulurent en reprendre
Bref c’était réussi et l’alcool de punaise
Servi avant le bal mit les danseurs à l’aise.
De joue-à-joue visqueux en corps-à-corps gluants
La musique méphitique plaisait aux repoussants.
Krapougnache le sorcier plut à Sanguignola
Disant plus laid que vous monsieur on ne peut pas
Madame votre laideur est d’un tel crescendo
Que vous m’en pustulez toute ma libido.
Puis -je avoir vos bonbons à méchamment choyer ?
Profitez en mon cher ils n’ont pas de papier
Car ce grand jour de fête ne durant qu’un moment
Il faut à l’occasion ne pas perdre de temps.
Ils trouvèrent un accord des plus épouvantables
Et s’unirent pour le pire, le laid, l’abominable.
Le lendemain hélas, ils étaient aussi laids
Car aucun masque hier ne les défigurait
Et ils faisaient si peur qu’on cachait les enfants
Quand sortant dans la rue ils passaient nonchalants.
Ils eurent des petits, si laids qu’on les jeta
Les plus beaux dans les champs l’été on les plaça
En tant qu’épouvantails ils étaient très puissants
Les oiseaux rapportaient les graines, en les voyant.
(Im)moralité :
Amis ne riez pas d’Halloween morne fête
D’un masque on peut parfois garder la même tête!
Mais méditez aussi l’intérieure beauté
La laideur peut cacher de la félicité.
Il faut que je vous quitte et pensant à demain
Je congèle du dragon préparant l’an prochain.