Ignominie
par Salus
Lissant ma robe d'avocat,
Toujours, je défendrai l'âme immorale,
Car nous l'avons tous anormale ;
Rien qui ne soit tout à fait adéquat ;
Si tout un chacun joue au marle,
C'est pour cacher le brillant d'une larme !
Fange
Où tout prud’homme fier pullule,
L'on est, sans que l'honneur nous soit férule,
Et libre enfin d'aller vouloir !
Arqué contre le Bienséant, voussoir,
L'on servira d'expiatoire
Et de détonateur - dans quelle histoire ? -
Les amis, les amours fuiront
Si vous parlez aigu, qu'ils pensent rond.
Mais comment s'astreindre à l'atone,
Accepter ce bonheur d'aveugle atome ?
Comment chercher à moins comprendre ?
- N'être Ours, sans envoyer se faire pendre
La foule ivre et dont le vent vient
Vous avertir qu'il n'est, qu'on ne détient,
De vérité peut-être inverse
Sans que, brutalement, tombe une herse ;
Qu'au bas rang l'on soit relégué,
Du triste et torve sire, au fou largué !
Mépris ? - A regarder en face
L’ambiguïté poisseuse où l'on s'envase,
Est-il abject d'être moins faux ?
De s'interdire, aveugle, à Roncevaux,
D'aller au drame avec panache?
Oui ! Plutôt que couler fièrement :
- Nage !
Poème posté le 21/01/22
par Salus