La panne des mots
par Reverbrol
C'est la panne des mots, l'apanage de la feuille
Qui ne se pame plus devant le pagne fier
Du poète déchu déjà prêt à son deuil,
Du trouvère pensant et ses troublants trous noirs
Qu'aucun maux ne dépanne ,il ne peut rien y faire
Pourtant sa poigne est là mais bloque son vouloir
Mais son esprit se damne, et condamne sa plume
Qui ne le vole plus guère, mais qui lui fait la guerre
Pourtant ils s'aimaient bien , ils s'adoraient naguère
Et c'est toujours ensemble qu'ils naviguèrent
Jamais ils ne pensaient à mettre pied à terre
Sa plume se déplume et devient une enclume
Passant de page en page, au gré des caractères
En phrases éclairées par tous ses réverbères
Dont la lumière blanche dépanne promptement
Et donne à son esprit juste un peu de brillant
Cette panne des sens qui le clouait sur place.
Trépasse, se passe et à l'esprit fait place
Place aux mots désormais courants sur le clavier
Lorsqu'on les provoque, lorsqu'on les invoque
Alors ce sont eux, les mots, qui vous convoquent
Et vous donnent la force pour que vous écriviez
Et vous donne l'influx de ce flux,ce reflux
Et soudain c'est parti, les voilà qui affluent
Et évoquent ainsi votre esprit équivoque
Qui suffoque tant, qu'il fait hisser le foc
Évitant que ne se disloque la coque
Qu'il s'était construit spécialement à l'époque
Glissant a nouveau sur les cristaux liquides
Sa plume de nouveau à des idées limpides
Et l'écran absorbant la tempête des lettres
Qui se déchaînent encore, formant de vagues mots
Qui viennent s'écraser là contre le clavier
Ils s'éparpillent, se dispersent et déversent
Des caractères fous presque paranormaux
Des phrases et des strophes que l'on vient me souffler
Des phrases toutes faites sans que je n'les comprenne
Je ne suis qu'addict, et celui qui me dicte
Des scripts que je décrypte et revendique,
Je ne le connais pas, il mixe mes pensées
Et peu à peu en écrivant il m'entraîne
Dans son sillage, pour vite me faire chavirer
Calmant peu à peu cet esprit en tornade
Pestant pourtant lorsque la mer est d'huile
Attendant calmement la prochaine grenade
Explosant dans sa tête et le rendant servile
La tempête charrie bien plus que des mots
Et les pages échouées indique la victoire
Ces mots partis aux vents, élimine des maux
Et sorte votre esprit un moment de ce noir....
Poème posté le 18/12/23
par Reverbrol