J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin, disait Hugo...
par Candlemas
Tendue comme une trique, elle fixe sa métrique
sévère dactylo, elle chausse ses lorgnons
et toise le visiteur, roide sur ses talons
O, monstre de rigueur, je plie sous ton empire
A l'ère du speed dating, et du lol immédiat
prétends tu m'imposer ton train de sénatrice
De tes rimes surlignées, désuettes directrices
je tire des accords trop polis et trop plats
Poète, lâche les rênes, danse comme l'électron
fais toi onde bit laser ! extrais du coeur des hommes
le cri du nouveau-né, la pureté maximum
cisèle ton message, sans règle et sans patron
Rimes riche, rimes pauvres, elles ne font pas le sens,
et moi je fais ripaille de sons qui s'entrechoquent
sans mesure, nus, sauvages, taillés à même le roc,
et sans être Alexandre, je m'en mets plein la panse
Oui ! Je le crie bien haut : vive l'anarchie des mots !
plébéienne au coeur tendre, elle me séduit autant
que ces faux-cils usés, courtisanes d'antan
Foi du poète est loi, ce vers n'est pas de trop
et je n'émonde ce pied que si son fruit me déplaît !!!