El desdichado
par Maldoror
Un verre de chivas,
Un écran de cerveaux sous perfusion,
L’éternel silence d’une langue arrachée
Au crépuscule du berceau...
Le multiculturalisme rappelle le chant
des charniers des Balkans
nous dit-on,
comme pour justifier l’excision
de ce langage qui s'extirpe
à jamais des lambeaux de ma mémoire
avortée...
« ¡Viva la leyenda épica del centralismo jacobino ! »
Inscrivaient déjà, dans ma chair naissante, les immondes
bistouris de la maternité…
Et me voici là, bercé par l’alcool,
idiot et desdichado
cherchant en vain,
parmi les vestiges de l'absence,
le luth consterné de cet utérus
lacéré par les vautours
qui exhale encore,
certaines nuits,
les soupirs
de mes syllabes
endormies...
Poème posté le 10/09/17