Les comptes des bars
par Guillaume Rindelaire
Pour nous, francs buveurs
Des alcools amers,
Pour nous, grands penseurs
Des mots et des vers.
Les beaux murs cléments
Oh, ne sont-ils pas,
Le nid des amants
Si doux et si brave ?
Mais pauvre est celui
Qui n’a jamais bu,
Qui n’a jamais fuit
Le soleil qui luit…
Tristesse pour celle
Qui n’a pas connu
Les joies de l’ivresse,
Ô grand inconnu.
Mystique sont ceux
Qui n’ont jamais point,
Soûls, hurlé leurs vœux
Du lointain au loin.
Bêtes sont nos frères
Qui n’ont jamais su
La folie des verres,
Le sang de Jésus !
Sacrés sont les bars
Où les alcooliques
Aux flambants regards
Très mélancoliques,
Sans moindre souci
Dansent dans la fête,
Et toute la nuit,
S’enivrent la tête.
Nous, compteurs d’histoires,
Rêveurs de départ,
Qu’on nous sert à boire !
Dans ce puant bar.
Et ces murs cléments
Oh, ne sont-ils pas,
Le refuge aimant
De nos rêves-là ?
Pour nous, francs buveurs
Ceci va nous plaire,
Pour nous, amateurs
Des maux et des verres.
Poème posté le 10/12/18
par Guillaume Rindelaire