A mort le Poète !
A mort le Poète ! Douze balles dans la peau
Dans le corps, qu'il crève ! Ce n'est pas un héros !
Fusillez le Poète ! Et qu'on oublie son nom
Qu'il ne soit pas sur le fronton du Parthénon !
Par ses écrits, il dénonce les préjudices
Et dévoile au monde les plus grandes injustices
Le Poète est l'ennemi de la dictature
Libre penseur qui se bat contre les tortures.
A mort le Poète ! Et la fosse commune
Pour ses outrages, que le bourreau de Béthune
Fasse son ouvrage, dans un grand panier
Que roule sa tête, qu'il soit le dernier !
Dans la peau, dans le corps
Ecrire à en crever, à défier la Mort
J'ai dans le sang, des globules de mots, de lettres
Je me nourris de cette substance, nectar
Élixir de vie, que j'appelle Poésie.
Je vis à travers elle, pour, rien que pour elle
C'est mon opium, ma drogue, mon poison
L'arsenic et le curare, la toxine toxique
La ciguë, le venin, le virus littéraire.
Elle me tue, m'assassine, me torture
C'est un vampire, une goulue, la goule
Qui puise dans mon esprit et mon âme
Les forces primaires de ma création.
Je vomis à me rendre malade, des poèmes
Les écrits, des textes sur tous les thèmes
Ma tête est en feu, je brûle de l'intérieur
Comment supporter ce mal incurable ! ?