Pastiche - le requin
par Philippeb
Je suis laid, ô vivants ! comme un monstre de foire,
Et mon oeil noir et froid où la mort se complaît,
Est ouvert pour donner au nageur qui rêvait
L'énergie ultime d'éviter mes mâchoires.
Je rôde dans les flots depuis plus de mille ans ;
J'allie un corps d'athlète à une âme d'ermite ;
Je glisse dans l'onde comme une ombre maudite,
Et toujours je combats et toujours je pourfends.
Les surfeurs blonds devant mes folles caracoles,
Que j'exécute heureux le long des bleus récifs,
Regretteront sans fin leurs pauvres cabrioles ;
Car j'ai pour déguster ces bellâtres sportifs,
De superbes rasoirs d'où le sang chaud ruisselle :
Mes dents, mes grandes dents à la blancheur cruelle !
Tout le monde a reconnu l'original...
Poème posté le 05/12/21
par Philippeb