Vert grisé
par Linbleu
Telles des tentacules indisciplinées,
Au parfum acidulé des herbes,
Aux aromates mystérieuses,
Tiroir secret du vieux meuble
Qui plie et se détend,
A l'ombre du fourneau, des bassines
Et des vieilles casserolles,
l'oignon, dans sa majesté,
Se couche et se prélasse...
Sa peau s'envole au moindre effleurement,
Visqueuse et odorante,
Glisse sur le couteau si mal aiguisé,
suinte dans sa plainte aigue et acerbe,
Il s"échappe,
ne laissant que sa mouillure sucrée et d'ambre,
Déclinant le sacrifice pourtant certain
De se sentir mélangé
aux fades saveurs alentour.
Dehors, la senteur des lavandes
des roses et du jasmin,
Au loin, le piano pleure
Ses notes amères et violentes,
l'amante reve au coin de sa fenetre bleutée
Et soulève doucement le rideau
De ses amours passées.
L'oignon blanc l'attend sur sa planche de bois
Et, dans un écart de folie,
Lui laisse le parfum tendre
De ces soirs d'été aux lunes merveilleuses.
Poème posté le 16/07/09