Écoutez les rêver, ces fileurs de la Toile
Qui parlent aux nuages par dessus les toits,
Ils sont tristes ou gais mais on sent quelquefois
Leurs vers claquer dans le ciel bleu, comme des voiles !
Ils frappent au hasard des claviers solitaires
Et l'écran triste et gris s'illumine soudain
De voir fuser leurs vers en flèches de lumière,
Kilo-octets chanteurs de notre rêve humain...
Ils chantent leurs amours, leurs bonheurs et leurs peines
Avec des mots à eux, simples ou compliqués,
De la prose, des vers, des chants ou des rengaines
Et leur langue, parfois, pourrait bien nous choquer.
Mais un jour très lointain, en quelque Galaxie
D'autres rêveurs furtifs de mondes incertains
En capteront, peut être, un brin de mélodie,
Papillon naufragé de notre monde ancien.