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Versailleries
par PatrickDeschamps


Prenez ma main et nous partons, Étant si loin que nous voulions, Y être et enfin rêver de passion, D’être cette lumière d’évasion. Où comme des asservis souverains, Nous régnions sur nos refrains, Que le Florentin à la viole jouait, Affairé à nous plaire et vouait, Culte de plaisir et jouissance à voir, Allumées les bougies du premier acte, Il prend Molière et fît un pacte, Et vint créer sous lumière du soir, Les ballets du roi lumière, Qui n’était pourtant hier, L’enfant dévoré par sa mère, Qu’elle n’aimait par peur de plaire. Elle nous montrait la main, Que nous embrasserions demain, Nous faisant ses esclaves, De vivre et renier les villages, Nous partions aux lustrés bocages, Qui viennent prendre vos beaux âges, Qu’un roi vint embellir les marécages, Nous étions fous de n’y voir paysages. Des buissons aux mille frères, Je sautais de l’un à l’autre, J’y récoltais mes apôtres, M’enivrant de les voir si fiers, Car chacune d’elles, sans douces fins, Déversant, de reflets cuivrés, l’eau, Elles boivent et nous recrachent, Ce dont se baignent les badauds, Je les vois, pieds dans l’eau, Mains en l’air et yeux en terre, Les Dieux ne voient plus clair, Étant confinés à leur fardeau, D’être presque nus et noyés, Laissés pour notre plaisir à rouiller, Jouir du voyage divin d’oublier, Et des musiques, des eaux choyées. Choyées de couler des mains d’Apollon, Les cheveux affolés du sombre chariot, Narines trop ouvertes en lambeaux, Venant y aspirer brumes et colons, Venez! Entrez! Chapeau et épée, Qu’on ouvre les grillages d’été, Entrez dans la grande cour des valets, Laissant votre caste à l’entrée du palais. Neptune! Brandissant son sceptre, Attire les eaux toute l’année, Pleuvant sous nos pieds soulevés, D’eau en lumière défiant le dioptre. Étions-nous capteur des bruines, Nous qui sous chaque fontaine, Voyant l’eau devenir air de plaine, Bâtissions brique à brique nos ruines. Le roi nous regardant de haut, Nous nous égorgions d’agneaux, Portant sans cesse le flambeau, Des spectateurs pourprés cérébraux.



Poème posté le 04/06/11


 Poète
PatrickDeschamps



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