CinquiemeVallee:

Les petites phrases peuvent effectivement être détournées assez vite. Ici, je me proposais d'écrire des aphorismes qui ne seraient pas de simples slogans, mais qui contiendraient (je l'espère modestement) une vérité.

Et j'ajoute ceci à l'attention de Pierre: je ne suis pas pour le manichéisme, mais je refuse également le robinet d'eau tiède. Le débat implique forcément de faire un choix. Si on reste toujours au milieu par prudence, il n'y a guère d'engagement ou d'idéologie.

Merci à tous.

Ho! Madykissine,

j'aime ce mot "cornegidouille" que je ne connaissais pas.

Le terme cornegidouille est apparu pour la première fois sous la plume d'Alfred Jarry*. Il s'agit d'un adverbe rencontré assez rarement qui permet de signifier une exclamation de surprise, l'étonnement et la stupeur.
Exemple : Je n'ai jamais vu un tel chaos, cornegidouille !

*Lien internet

En poursuivant ma navigation, j'suis tombée sur ce qui suit:

Bardes et cordes
Alfred Jarry

Le roi mort, les vingt et un coups de la bombarde
Tonnent, signal de deuil, place de la Concorde.

Silence, joyeux luth, et viole et guimbarde :
Tendons sur le cercueil la plus macabre corde

Pour accompagner l’hymne éructé par le barde :
Le ciel veut l’oraison funèbre pour exorde.

L’encens vainc le fumet des ortolans que barde
La maritorne, enfant butorde non moins qu’orde.

Aux barrières du Louvre elle dormait, la garde :
Les palais sont de grands ports où la nuit aborde ;

Corse, kamoulcke, kurde, iroquoise et lombarde
Le catafalque est ceint de la jobarde horde.

Sa veille n’eût point fait camuse la camarde :
Il faut qu’un rictus torde et qu’une bouche morde.

La lame ou la dent tranche autant que le plomb arde :
Poudre aux moineaux, canons place de la Concorde.

Arme blême, le dail ne craint point l’espingarde :
Tonne, signal de deuil ; vibre, macabre corde.

Les Suisses du pavé heurtent la hallebarde :
Seigneur, prends le défunt en ta miséricorde.

Alfred Jarry

Et parce que j'en ai envie.

un Jarry plus actuel mais néanmoins porteur de jolis messages:

...l'eau tiède... ce sont des mots comme ça qui dénigrent les efforts de ceux qui construisent réellement le monde (et non pas sur la base d'idéologies fumeuses qui fleurent souvent le totalitarisme).

Toutes les démocraties ont l'obligation d'être tièdes justement parce qu'elles sont des démocraties.

Mais la tiédeur n'est pas synonyme d'abandon, d'inaction, non elle est pour moi le milieu partagé.

J'aime beaucoup les autres parce que je crois en l'homme en leur tiédeur et si parfois la température augmente... il faut vite se soigner avant que ça empire.

Dans un système mondialisé, le fait d'être tous des démocrates républicains ne suffit plus aux gens pour se sentir connectés entre eux. C'est un simple constat. Dans un futur proche, si ce n'est pas déjà le cas, la seule chose qui rapprochera les gens entre eux sera la question identitaire et / ou religieuse. L'actualité me semble étayer cela, qu'on approuve ou non cette évolution sociétale.
Bonne journée à tous.

A moins de considérer que les replis sur soi soient des rapprochements, l'actualité montre surtout le contraire des rapprochements...

Mais bon, sans doute n'avons nous pas les mêmes sources de renseignements.