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Posté à 17h30 le 15 Jan 20
Jules, Jules il est l’heure
Le jour est de passage chez nous….
les lampadaires se sont éteints
Lève toi !
Sinon….
Sinon quoi ?
J’vais te cahoter.
Jules, Jules allez oust
t’in café est d’in gobe tout caud,
t’in chuc est fondue,
Dépêche ti ! T’in café va être frod …
Viens t’assire sur t’in cayelle
M’in dos m’fait mal
j’reste au pieu, c’est diminche
et j’su maflé.
I fait frod deyors
Allez m’in fiu, l’co a canté
Batiche va arriver pour aller a’péque.
La mère arrête tin barouf
On buque al porte la mère…
M’in suis prin les Ortiaux din ch’tapis, du coup j’suis affalée ed tout min long in plein miliux de ch’salon !
J’li avot pourtant bin dit ed’faire attinchion a ch’tapis la mère.
Donne min une jatte d’iau Jules.
on huque a porte.
Douch’mint, la mère va ouvre l’porte a Batiche.
Batiche rintre din mason,sin quémije et sin maronne sont tout fraiques.
Il crie à Jules : Jules j’rintre che mi on ira a pecque tanto.
Il pose un bec sur la joue de la mère et s’en va….
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Posté à 19h55 le 15 Jan 20
Un régal cette partie de péque, un vrai plaisir de se plonger dans cet accent, j'adore "douch-mint", et l'co, que je retiendrai !
merci Aumiel
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Posté à 20h58 le 15 Jan 20
Merci Dome, c'est du patois de Dunkerque, ma grand mère parlait comme cela.
Je n'ai pas mis la traduction, car je pense que l'on peut comprendre, mais je peut la mettre en cas ou...
Aumiel
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Posté à 21h29 le 15 Jan 20
maalesef anlamıyorum
Taner
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Posté à 10h27 le 16 Jan 20
Merci Kerdrek
Aumiel
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Posté à 13h54 le 16 Jan 20
Merci, Aumiel !
J'ai adoré.
Je pense que tu aurais bien ri à m'entendre le lire à haute voix :)
Au plaisir...
PS :
Pas besoin de traduction, il s'entend parfaitement.
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Lau
Membre
Messages : 1931
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Posté à 14h31 le 16 Jan 20
Cha fait vraimint du bin
D’vir qu’un’ langu’ reste en vie
Ell’ étot si mal desservie :
Boon le boubourse ou ben l’ôt Tuche !
Ch’est sûr, i n’in fallot pas pluche
Pou’ discréditer les bonn’s gins
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Posté à 21h18 le 16 Jan 20
Bonsoir Brune, j'imagine très bien et j'ai même entendue ton rire chez moi...
Lau, je n'aimais pas le patois quand j'étais petite, maintenant je le respecte, c'était quand même le parler de mes ancêtres.
Merci pour ton commentaire en patois j'aime
Aumiel
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Posté à 10h31 le 17 Jan 20
Bonjour Aumil
j'espère que cela ne te gênera pas mais j'avais envie de partager sous ton texte un petit poème avec un peu d'accent berrichon
encore merci à toi!
Le vieux Berrichon
Il s'en va, il nous quitte
on court pour le revoir
une dernière fois
Il est là, pathétique
à l'heure du dernier soir
il nous saisit les bras
Près de lui sa Paulette
tendrement lui répète :
elle est là, "la Brunette" !
Sa fine main de vieux
qui remplace ses yeux
caressant mes cheveux
Il dit en Berrichon :
"o mon p'tit mouton *
vl'a qu'enfin i'v'nons! "
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* mes cheveux frisés
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Posté à 11h59 le 17 Jan 20
Bonjour Dome, bien au contraire, cela est bien de lire et de connaitre le parler des autres régions de France.
J'ai imaginé la petite brunette aux cheveux frisés, devant ce vieux monsieur, on y sent le bonheur et la Paulette devait l'être aussi.
"Mes filles ont les cheveux frisés aussi"
Merci Dome,
Aumiel
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Posté à 13h03 le 17 Jan 20
Merci, savoureux.
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Lau
Membre
Messages : 1931
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Posté à 15h16 le 17 Jan 20
Oh Aumiel, à ce tarif-là, respectons aussi l’Indo-européen qui nous donna le latin (85 % des vocables et tournures en sont issus en langue française). Et vénérons notre cousin issu de germain qui, sans conscience ( ?), expectora son émotion quand il ressentit le chagrin de la disparition : « Ciel ! »
Le patois (comme tu dis) est devenu un sociolecte, une langue véhiculaire transmise par une population lors des lois d'unification de Ferry.
L’écoute du patois (des patois car on ne cause pas le même, qu’on soit de Cambrai, de Dunkerque ou de Valenciennes) n’est certes pas très agréable à entendre(moi aussi, ça m’a fait peur) mais elle reflète une tendresse tout humaine qu’a bien rendue Jules Mousseron :
J'ai fort quièr el français, ch'est l' pu joli langache,
Comm' j'aime el biau vêt'mint qué j' mets dins les honneurs.
Mais j' préfèr' min patois, musiqu' dé m' premier âche,
Qui, chaqu' jour, fait canter chu qu'a busié min cœur.
L' patois s'apprind tout seul, et l' français, à l'école.
L'un vient in liberté, l'autr' s'intass' comme un rôle.
Ce message a été édité - le 17-01-2020 à 16:13 par Lau
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Posté à 19h19 le 17 Jan 20
Merci Aumiel pour ta gentillesse!
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Posté à 20h43 le 17 Jan 20
Merci Ottomar
Lau une explication pertinente, que j'ai lu et je suis d'accord avec toi, puis j'ai lu ton poème, tu es un as dans le patois.
Bravo pour ton écrit.
Merci Dome
Je vous souhaite une belle nuit
Aumiel
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