Le cœur




J'avais conçu les mots qu'on sait comme un concert :
Oui ! je savais le jeu des sons pour une scie,
Un chant sachant nous entraîner sans aphasie
- Mais j'ai dit l’âpreté hors d'écho du désert ;
J'ai modulé les sons de contre-ut en vrille !
Et j'ai mugi de la magie, et j'ai gémi ;
Puis sans penser nul abc ni do ré mi,
J'ai fait sourdre la symphonie - et que ça brille !

Souvent se surajoute un murmure de voix,
Comme en un chœur qui ne battrait bien que de bruire
Et dont le doux tempo saurait mieux nous instruire...

- Celui-là, je le laisse hululer quelquefois -

A l’ut dièse cinq, on entendait le groove :
C’est ce rythme où se trouve au tarmac un son, zinc
Qui vrombit, nous enroule et nous envole au lac,
A l’étang, sur la flaque, où ton It bat la houle.

[Extra ! soul&swing]

Le cri du cœur !

Lau :

Ce sont d'anciens tempos (ceux du clan de la Louve)
Vivifiants ! (c'est comme à manger du ginseng...
...Ou boire immodérément du Monbazillac !)
Oui ? - Je baisse la tête en saluant la foule.

Mâcha, tu as raison, j'aurais pu l'appeler ainsi !

Mieux vaut un liquoreux, qu’heureux, le regard couve
Et fond dans ses reflets ; donnons-nous un blanc-seing
Quand il s’agit de quitter, morne Cadillac,
Le classique ronron qui, parfois long, nous soûle.

Mais cette liberté dont le vide s'entrouvre,
Quelle lumière torve en ce concept oblong !
- Nous serions, du vers pur, l'ignoble Ravaillac ?
La versification cependant nous enroule...

la rondeur du Cadillac
si lentement long en bouche
laisse au coeur un temps, tic tac,
et c'est à l'envoi qu'il touche.

J’aurais bien proposé, louche,
Un hydromel de Carnac
Mais vous semblez, deux, de souche
Où l’oc est dans un hamac


Oh ! Voilà la nuance et la nue anse couvre
Les mille aspérités qu’étoile le harfang
Sous l’immuable ciel – Allo ? Vite un Gailhac !-
Avant que l’on ne pleure, avant que l’on s’écroule.

Le murmure est là qui sourd en nous et il ne faut plus que le chant du violoncelle pour en rendre la plainte préhensible.

je suis content que, tel du blé poussant, tu l'entendes !
(l’épi, c'est dans un violon)