Où, quand, comment, pourquoi ?... autant de questions ;
Le rire n'a ni lieu, ni moment, ni supplique ;
Pas de crise de "foi", tant il est hygiénique,
Et, dans la gourmandise, arme nos fonctions.

Quand le rire s'élève en exultations,
Il en ressort grandi et devient mécanique ;
Le fond est excellent, on ne peut plus tonique ;
Profondément humain dans ses digressions.

Prenons au sérieux de pouffer, ça déride !
En ce son de l'esprit qu'un bon mot consolide,
Rions sans nous priver, dans la meilleure humeur.

L'humour est le plus court chemin d'un homme à l'autre,*
Et, pour cohabiter, un tantinet farceur,
Dans la joyeuseté : faisons le rire nôtre.

Heureux qui sourira et qui ne sourit sot.

* Allusion à la citation de Wolinski

ANDRÉ

« Où, quand, comment, pourquoi ? »

Tout est dit dans le premier hémistiche.

Le rire est d’autant plus fort qu’il surgit par surprise. Les situations incongrues et les petits malheurs d’autrui, fonctionnent dans toutes les situations.

Mais hors du burlesque inattendu, qui semble faire consensus, nous ne rions pas tous des mêmes choses.

Tout un chacun peut le constater quand on regarde la télé en famille. C’est une question de sensibilité, de génération, de références.


D’où la difficulté du métier d’humoriste, surtout quand il se conjugue avec avec celui de rimeur.

En ce domaine, Georges Fourest est la référence absolue. Dans sa version du Cid, le rire n’éclate qu’au dernier vers. Les précédents sont pompeux en diable et le comique nait du contraste entre les deux registres.

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Mais il ne fait pas forcément rire tout le monde. Sur un autre forum où je l’avais présenté, il s’est trouvé un membre éminent pour estimer que la chute était une faute de goût et qu’il eût mieux valu que Fourest restât dans le registre solennel.

Dans un autre genre, il y a le hareng saur de Charles-Cros.

Lien internet


Selon le fameux principe de l’effet de surprise, on ne rit qu’à la première lecture. Aux autres on se contente de sourire.

Mais c’est aussi très agréable.





Ce message a été édité - le 20-02-2020 à 16:57 par Obofix

Au sujet du rire, Jean COCTEAU avait une formule hilarante : "Comme le cœur, comme le sexe, le rire procède par érection. Rien ne l'enfle qui ne l'excite. Il ne se dresse pas à volonté".



C'est vrai qu'avant de rire de quelque chose, on rit avec quelqu'un. Il suppose partage et complicité. Le vrai secret du rire est qu'il décuple la puissance imaginative de la poésie, en la déliant de toutes les sortes de vraisemblance ou de logique qui en limitent l'expansion.

En poésie, il est certainement l'un des genres les plus délicats à aborder, car on doit garder la réceptibilité suffisante de toute idée absolue. Mais quand cela est vaincu, la poésie humoristique n'est pas loin du lyrisme de la blague.

MERCI pour ta lecture et ce partage de la bonne humeur, OBOFIX.

Bonsoir cher André,

le rire est salutaire, il exorcise la peur que nous avons tous au fond de nous, c'est le meilleur des médocs mais je n'irai pas jusqu'à penser qu'il est comparable au viagra... même quand on dit pisser de rire c'est une fuite en avant

André, tu me fais l'honneur de me comparer à Raoul Ponchon, je pourrais te renvoyer la politesse. Et plutôt deux foisqu'une.

Comme tu es friand de pastiche, j'imagine que tu connais celui-ci :

Lien internet





Ce message a été édité - le 21-02-2020 à 06:40 par Obofix

La joute du matin
est rafraîchissante,
Entre deux poétes
Talentueux gardiens,
D'une création revigorante !
Que je lis avec entrain :)
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L’arbre me séduisit par son feuillage de fauve
Et ses fleurs aux reflets incertains ;
Sur la rugosité du tronc j’aime poser ma main,
Les branches me couvre et me sauve.

Ici, j’ai lu les vers d'une origine phocéenne
Et la réponse alerte d'un joyeux luron
Ils Ont un art qui m'émerveille
L'arbre et moi nous nous en régalons

Mon ami, Ô charme des forêts, accomplit donc ce voeu:
Que je puisse rimer sans arrêt
si 'hêtre' le veut, alors je le peux !




Ce message a été édité - le 21-



[i]Ce message a été édité - le 21-02-2020 à 10:03 par Arcane

Bonjour KERDREL,

Notre Jean De La BRUYÈRE, dans ses "Caractères", en a donné une bien inspirée illustration, en disant : "Il faut rire avant d'être heureux de peur de mourir sans avoir ri."

Ah ! oui, "pisser de rire est non seulement une fuite en avant", mais ça peut provoquer un dégât des eaux !

Quant au Viagra, il faut s'en méfier, surtout s'il est de "contrebande" !



Très bonne journée !



ANDRÉ

Bonjour OBOOFIX,

Je te l'ai dit parce que je le pense, et je crois que notre joyeuse équipe aurait été à l'aise et appréciée si nous avions vécu à l'époque du "Chat Noir".

Le pastiche, c'est comme la pâte d'un moule qui reproduit le modèle. Il est une pratique mimétique, et c'est le privilège du poète spirituel, que de réussir à épouser ainsi la forme de l’imagination, les procédés de composition, les habitudes de style, le vocabulaire, pour édifier, sous son nom, une nouvelle œuvre toute d’imitation narquoise.

MERCI pour tes généreux commentaires ainsi que pour tes références. J'ai pratiquement épluché tout ce qui se fait dans le domaine du Pastiche et de la Parodie.

Belle journée à toi.



ANDRÉ

Bonjour ARCANE,

UN GRAND MERCI pour tes mots de gentillesse et d'estime qui sont, je pense, appréciés par tous les intervenants de ces échanges courtois et enthousiastes.

La joute du matin
est rafraîchissante,
Entre deux poètes
Talentueux gardiens,
D'une création revigorante !
Que je lis avec entrain

Continuons à nous "régaler" avec nos poèmes positifs qui apportent de l'euphorie pour contrer le climat anxiogène de notre société. Nous sommes des prêcheurs d'espérance désireux d'aborder les choses de la vie sans catastrophisme, en nous donnant l'opportunité d’y prendre du plaisir. Cela ne signifie nullement que nous soyons inconscients. Nous relativisons parce que nous savons que les gagnants trouvent des moyens,et que les perdants trouvent des excuses.

Très bonne journée à toi. BISOUS.

CARPE DIEM

ANDRÉ

LE BOUTE-EN-TRAIN

Je suis né pour l’humour dans l’amour de l’humeur,
Humant amène, amant, quand s'enflamme mon âme
Dans les moments charmants au bonheur que réclame
Mon trait moqueur, farceur, au coeur du pasticheur.

Dans mon comportement, dévotement rimeur,
Dont l’engouement dément me convie et m’acclame,
Fabulateur, brodeur, oseur, si je me pâme,
C’est bien l’ego farceur qui m’attire : charmeur.

Gourmand du mot qu’il soit paronyme, homonyme,
S’il imprime et exprime un côté ricaneur,
Magnanime, il me charme et devient synonyme

D’un transport amoureux, anonyme, enjôleur,
Que je signe en mon nom qui n'est pas anonyme,
Marque d’un boute-en-train tout à fait légitime.

ANDRÉ






Ce message a été édité - le 22-02-2020 à 11:26 par Laugierandre

André, Ce sonnet truffé d'allitérations et d'assonances est un régal pour l'oreille et pour l'esprit.
Dans l'acception courante du terme, tu es incontestablement un boute-en-train.
L'es-tu aussi dans son acception hippologique ?

excellent ce boute-en-train, juste une remarque pourquoi utiliser deux fois le terme "Synonyme" il y avait d'autres possibilités...



je salue la performance

Pourquoi pas hipponyme ?

Bonjour OBOFIX,

C'est dans ma nature, j'ai toujours été un peu espiègle, rieur et positif. Cela se retrouve aussi dans ma poésie et m'a poussé vers le "pastiche", les poèmes sur l'humour et les idiotismes, les poèmes satiriques ou encore les blagues versifiées.

Dans l'acceptation hippologique, si on prend le cheval comme symbole de la force déferlante, de la puissance et de l'action... c'est à voir. Mais je ne voudrais m'étendre sur le sujet de crainte de voir tout le "haras qui rit" !





ANDRÉ



Ce message a été édité - le 22-02-2020 à 11:55 par Laugierandre

Bonjour Cher KERDREL,

Oui, en effet, pourquoi ? Sinon une étourderie de ma part. C'est cela la fraternité et le bon état d'esprit d'un forum. Pouvoir compter sur de véritables Amis et ne pas hésiter à faire part d'une boulette ou d'une imperfection afin de la corriger.

Voilà un service pour lequel je te suis très reconnaissant.

Belle journée à toi !

ANDRÉ