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Posté à 22h09 le 28 Aug 20
peut-on utiliser le terme "four crématoire" dans un poème, est-ce que cette image en dehors de son contexte historique vous choque, doit-on s'interdire certaines expressions qui peuvent heurter
votre avis ?
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Lau
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Posté à 10h16 le 29 Aug 20
On ne peut (s')interdire un mot, même si ce mot est connoté et qu'il suggère des actes inhumains ; tout dépend du contexte de son utilisation et de l'intention. Je ne pense pas que tu aies eu dans l'intention, Kerdrel, de faire l'apologie de ces fours (en tout cas, en te lisant, je ne l'ai pas du tout ressenti ainsi)
A ce tarif, on s'interdit : "napalm", "gégène", "bombe A"
[Je ne sais pas si ce post est dans la bonne rubrique]
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Vie
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Posté à 10h20 le 29 Aug 20
Bah faut pas non plus en faire une jaunisse quel culot j'ai de dire cela avec mon avatar
Les goûts et les couleurs....
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Jim
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Posté à 12h17 le 29 Aug 20
On en viendrait à dire l'équivalent par périphrase, ce qui aurait au moins le mérite de sélectionner, parmi les périphrasés, une aristocratie. J'imagine toutes les œuvres depuis aujourd'hui jusqu'à Toumaï (qui ne se doutait de rien, le mignon) pouvant risquer de peut être sans doutes rien n'est moins sûr mais on ne sait jamais mieux vaut être prudent voire précautionneux par principe et les principes si vous saviez où je les carre mais cela n'est pas un autre sujet car voici que déjà autour je tourne.... reprise de souffle ! Donc, à coup de typex toutes les œuvres seraient censurées, même la Bible, le Coran, le livre des morts tibétains, et les glyphes Maya, attention, pas de favoritisme ! et même les peintures rupestres des petits nenfants de Lucy qui fume trop.
Désignons donc par périphrasés ceux auxquels nous pensons très fort, qu'Audiard aime à placer sur orbite... Ceux-là donc ont la manie de ménager d'autres qu'ils jugent périphrasés, car il existe une hiérarchie dans la périphrase : il y en a toujours un au centre, disons le roi. Autour, il y a la foule des fidèles. Certains de ces périphériques en viennent à se disputer les centres, car tous les centres ne se valent pas, sauf un, celui du gagnant qui sait flatter tant le choux que le séné. Une phrase dont l'auteur est l'un d'eux, bien typexée, dont tout sel est stérilisé, se nomme une petite phrase : Molière serait débordé et ne saurait où donner de la perruque pour flatter tous ces... périphrasés. Il parait que pour obtenir un tel taux de blanchitude, de longues études sont nécessaires, c'est qu'on ne devient pas nanar chef comme ça, il faut un don mesuré par un Indice Mondialisé de la C... (périphrase) que seuls des psychos normalisés, formalisés, certifiés, accrédités, peuvent délivrer. Une étude a été lancée par un pédagogue obsédé par un grand sens de la paix entre tous les périphrasés de la planète. Face à la pénurie menaçante, et donc favorable aux instincts bellicistes, de typex, il préconise l'emploi d'une langue universelle constituée uniquement de points, points virgule, virgules et autres ponctuations ! Des experts phonéticiens proposent des interventions chirurgicales sur les pharynx de nos bambins afin qu'ils puissent émettre les sons convenus et appropriés de cette langue assainie. Rêvons de nos campagnes en lesquelles ne seront plus entendus que les doux grésillements d'enfançons périphrasés !
Ce message a été édité - le 29-08-2020 à 12:26 par Jim
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Posté à 19h19 le 29 Aug 20
peut-on utiliser le terme "four crématoire" dans un poème: OUI
est-ce que cette image en dehors de son contexte historique vous choque: NON (et quand bien même elle me choquerait je m'interdirais de la faire interdire)
doit-on s'interdire certaines expressions qui peuvent heurter; NON
votre avis:... je citerai voltaire: "Le droit de dire et d'imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse"
Ce message a été édité - le 29-08-2020 à 19:21 par Pierre
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Jim
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Posté à 19h43 le 29 Aug 20
Cette question en appelle deux autres, sachant que la première nourrit la seconde :
1/ Peut-on interdire la bêtise ?
2/ Peut-on interdire la malignité ?
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Vie
Membre
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Posté à 20h50 le 29 Aug 20
Ce post serait-il une technique marketing?
Oui! Oui! Je sors!!!! Enfin si je trouve la porte de sortie
Messieurs et vous tous, belle soirée!
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Posté à 22h59 le 29 Aug 20
Oui, au jeu d'essais d'famille, le père, chez les mouches tsétsé , keskifra ?
le père y f'ra Z' ...zzz
bonne nuit j'aime pas la fumée !
Ce message a été édité - le 29-08-2020 à 23:00 par CinquiemeVallee
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Posté à 21h28 le 31 Aug 20
Ce mot existe, donc tu peux l'employer mais pas comme Le Pen;
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Posté à 21h55 le 31 Aug 20
merci pour vos remarques et contributions, à vous tous. mention spéciale à Jim qui m'a fait un roman fort étayé du reste.
Ce message a été édité - le 31-08-2020 à 21:56 par Kerdrel
Ce message a été édité - le 31-08-2020 à 21:58 par Kerdrel
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Posté à 16h14 le 01 Sep 20
Quelle unanimité de belles plumes et bons sentiments ! Je me sens bien solitaire mais n'en démords pas moins, un peu étonné quand même…
Etant à l'origine du sondage de Kerdrel au sujet de l'utilisation du terme "four crématoire" dans son poème "Perspective", je vais tenter d'expliquer mon point de vue et de me faire mieux comprendre, dussé-je être voué aux gémonies.
Ne nous trompons pas de sujet, Pierre. Je suis moi-même contre toute forme de censure et fais mienne la formule de Voltaire. Je ne fais aucun procès d'intention à Kerdrel car je ne pense pas qu'il ait délivré une opinion quelle qu'elle soit sur les fours crématoires. Non, ce que je condamne, c'est l'utilisation hors contexte, sans prudence ni précaution, d'un terme "chargé" d'une histoire unique, monstrueuse et indicible pour exprimer au sein d'un poème un état sentimental, pour afficher une prosodie canonique et une jolie rime. Un peu comme si, pour imager un sentiment d'étouffement, j'évoquais les chambres à gaz et les ferais rimer avec blaze !...
Leçon m'a été donné, il y a près de 40 ans, par Lucien NEUWIRTH (le ministre qui a fait passer la pilule à de Gaulle !) en introduction d'un colloque sur la Politique de la Ville. Il nous avait demandé d'arrêter de galvauder, banaliser le mot "Ghetto" qui correspondait à une réalité bien différente de celle de nos quartiers. Attention aux mots et à leur "vécu" !
En utilisant, hors de leur contexte, ces termes "marqués" par la Shoah, inconsciemment on participe, à notre corps défendant, à la banalisation de l'horreur.
Je terminerai, encore une fois par une citation de Charles JULIET :
"J'écris pour faire droit à l'instance morale qui m'habite"
Ce message a été édité - le 01-09-2020 à 16:57 par Tigrou
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Hoho
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Posté à 00h07 le 02 Sep 20
Dans ce cas Tigrou, et pour citer ton message, tu devrais te passer du terme : "gémonies" puisque étant associé à une réalité historique peu radieuse. Il s'agit, comme tu le sais je pense, d'escaliers dans lesquels on balançait les cadavres de condamnés durant l'empire dans la grande Rome.
Plus sérieusement, quel que soit le motif, se priver de l'usage de certains mots restreint la liberté de l'écrivain. Une telle démarche est, à mon sens, a-poétique.
Amicalement, Hoho.
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Posté à 07h58 le 02 Sep 20
le succès d'un poésie reflète la société d'où elle surgit...Si notre société (re)devient cynique, les ballons de foot porteront des croix gammées ...
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Jim
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Posté à 14h21 le 02 Sep 20
Je suis pour les croix gommées !
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Vie
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Posté à 05h45 le 03 Sep 20
Les "devrait", les "faudrait" foutent la pétoche, non ?
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