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  •  Palindrome [jeux]
    Définition :
    Adjectif ou substantif masc
    Que l'on peut lire indifféremment de gauche à droite et de droite à gauche.

    Exemple(s) :
    -Tu l'as trop écrasé, César, ce Port-Salut ! (attribué à Victor Hugo)
    -L'âme sûre ruse mal. (Louise de Vilmorin)
  •  Palinodie [figure]
    Définition :
    Nom issu des mots grecs « retirer » et « chant ». Figure de style par laquelle un auteur retire de son propos ce qu'il a déjà déclaré. Cette rétractation intervient souvent en conclusion d'un texte ou poème.

    Exemple(s) :
    Dans Les Regrets de Joachim du Bellay, on trouve au sonnet CXXX la palinodie du sonnet XXXI.

    Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
    Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
    Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
    Vivre entre ses parents le reste de son âge !

    Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
    Fumer la cheminée, et en quelle saison,
    Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
    Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

    Plus me plait le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
    Que des palais Romains le front audacieux,
    Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,

    Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
    Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
    Et plus que l’air marin la douceur angevine.

    — Joachim du Bellay, Les Regrets, XXXI



    Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
    Qu’il n’était rien plus doux que voir encore un jour
    Fumer sa cheminée, et après long séjour
    Se retrouver au sein de sa terre nourrice.

    Je me réjouissais d’être échappé au vice,
    Aux Circés d’Italie, aux sirènes d’amour,
    Et d’avoir rapporté en France à mon retour
    L’honneur que l’on s’acquiert d’un fidèle service.

    Las, mais après l’ennui de si longue saison,
    Mille soucis mordants je trouve en ma maison,
    Qui me rongent le cœur sans espoir d’allégeance.

    Adieu donques, Dorat, je suis encor romain,
    Si l’arc que les neuf Sœurs te mirent en la main
    Tu ne me prête ici, pour faire ma vengeance.

    — Joachim du Bellay, Les Regrets, CXXX
  •  Pantoum [forme]
    Définition :
    La pantoum ou pantoun est d'origine malaise, il consistait en un quatrain unique, plutôt destiné à une intervention orale (Utilisant des analogies et un sens objectif dans le premier distique puis subjectif dans le second).

    La forme que nous connaissons aujourd'hui en Europe a été importée par Victor HUGO dans Les Orientales, il s'agissait d'un pantoun étendu (le « pantun berkait ») qui se nommait Papillons (constitué de plusieurs quatrains)

    FORME
    La forme actuelle du pantoum comporte 2 règles principales :
    - Utilisation de rimes croisées avec alternance des rimes féminines et masculines.
    - Reprise des vers 2 et 4 au quatrain suivant en lieu et place des vers 1 et 3

    Règles complémentaires
    - Alternance des distiques descriptif et subjectif
    - Le dernier et le premier vers du pantoum sont identiques (Règle du "clausule")

    Certains poètes ont pris des libertés sur certaines règles, comme Charles Baudelaire dans "Harmonie du soir".

    THEME
    - Les vers 1 et 2, de chaque quatrain, doivent exprimer une description, une idée extérieur au narrateur.
    - Les vers 3 et 4, de chaque quatrain, doivent exprimer une pensée, interne au narrateur.

    Exemple(s) :
    HARMONIE DU SOIR
    Charles BAUDELAIRE

    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !

    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

    Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
    Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

    Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
  •  Paradoxe [figure]
    Définition :
    Figure de style consistant à mettre en opposition des mots créant une situation absurde, en dehors de l'opinion commune.
    Cette figure d'opposition complète l'oxymore et l'antithèse.

    Exemple(s) :
    Paris est tout petit, c'est là sa vraie grandeur » (Jacques Prévert)
  •  Prétérition [figure]
    Définition :
    La prétérition et un procédé qui consiste à dire qu'on ne va pas parler de ce dont précisément on est en train de parler.

    Exemple(s) :
    "Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris,
    Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris,
    Le fils assassiné sur le corps de son père,
    Le frère avec la sœur, la fille avec la mère,
    Les époux expirant sous leurs toits embrasés,
    Les enfants au berceau sur la pierre écrasés :
    Des fureurs des humains c’est ce qu’on doit attendre." (VOLTAIRE, La Henriade, II)

    Ici, Voltaire feint d'occulter une description qu'il entame cependant.
  •  Prose [forme]
    Définition :
    La prose est du langage écrit "pézographiquement" ("pezographia"= écriture de fantassin), c'est à dire en avançant au fil de la plume sans tenir compte des quantités syllabiques, du moins en principe. Elle ne va donc pas à la ligne à la façon du vers (versus) qui, après une quantité définie de syllabes (son moule rythmique), "versait" à la ligne pour un nouveau vers. Dans la poésie moderne, diverses formes de proses rythmées ont été inaugurées, moyen-termes entre prose proprement dite, et vers. C'est le cas du verset Claudélien, ou des paragraphes chez St John Perse.

    Exemple(s) :
    Le soir, quand la lune se fait énorme, je contemple le ciel étoilé et me laisse bercer par les vibrations positives de belle pleine lune. Admirative, contemplative, je ne m'en lasse pas.
  •  Prosopopée [figure]
    Définition :
    La prosopopée
    du latin  prosopopeia = personnification

    La prosopopée est une figure de style dans laquelle l'auteur personnifie soit une personne morte, absente ou imaginaire, soit une chose inanimée, auxquelles il donne la parole.


    Exemple(s) :
    Décembre ( les hôtes) d'Émile Verhaeren où il fait parler tour à tour le vent, la pluie, la neige


    – Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
    je frappe au seuil et à l’auvent,
    ouvrez, les gens, je suis le vent,
    qui s’habille de feuilles mortes.

    – Entrez, monsieur, entrez, le vent,
    voici pour vous la cheminée
    et sa niche badigeonnée ;
    entrez chez nous, monsieur le vent.

    – Ouvrez, les gens, je suis la pluie,
    je suis la veuve en robe grise
    dont la trame s’indéfinise,
    dans un brouillard couleur de suie.

    – Entrez, la veuve, entrez chez nous,
    entrez, la froide et la livide,
    les lézardes du mur humide
    s’ouvrent pour vous loger chez nous.

    – Levez, les gens, la barre en fer,
    ouvrez, les gens, je suis la neige,
    mon manteau blanc se désagrège
    sur les routes du vieil hiver.

    – Entrez, la neige, entrez, la dame,
    avec vos pétales de lys
    et semez-les par le taudis
    jusque dans l’âtre où vit la flamme.

    Car nous sommes les gens inquiétants
    qui habitent le Nord des régions désertes,
    qui vous aimons – dites, depuis quels temps ? –
    pour les peines que nous avons par vous souffertes.
  •  Registre [registre]
    Définition :
    Sur le plan littéraire, il existe deux grands types de registres :
    - Le registre de langue
    - Le registre littéraire

    Le registre de langue (ou niveau de langue) est la manière dont nous nous exprimons face et en fonction de notre auditoire, de notre lecteur. Il existe 3 grands registres (familier, courant et soutenu). Chaque registre utilise de façons différentes le lexique, la syntaxe et les figures de style...

    Le registre littéraire est l’ensemble des caractéristiques nécessaires à produire des effets particuliers sur l’auditoire ou le lecteur. Il existe 13 principaux registres (comique, didactique, épique, fantastique, humoristique, injonctif, ironique, lyrique, merveilleux, polémique, pathétique, satirique et tragique).
    Quel que soit le genre littéraire d’un texte, il est possible d’utiliser plusieurs registres littéraires.

    Exemple(s) :
    Les registres de langue
    Familier : "Au lieu de lire ce bouquin, il a roupillé." (S’utilise plutôt à l’oral dans le cadre amical ou familial)
    Courant : "Au lieu de lire ce livre, il a dormi." (S’utilise à l’oral comme à l’écrit avec tout le monde)
    Soutenu : "Au lieu de livre cet ouvrage, il a sommeillé." (S’utilise surtout à l’écrit, mais également à l’oral lorsque l’on veut montrer que l’on accorde de l’importance à notre interlocuteur : un supérieur hiérarchique, notre belle famille, etc.)

    Les registres littéraires
    Voir les définitions des 13 principaux registres disponibles dans le dictionnaire.
  •  Registre humoristique [registre]
    Définition :
    Poème impeccable sur la forme et rédigé avec autant de soin qu'un poème "sérieux" mais traitant d'un thème humoristique .

    Exemple(s) :
    LA GROSSE DAME CHANTE...
    (Jean Pellerin. 1885-1921)

    Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
    Que va faire la dame énorme ? L’on murmure...
    Elle racle sa gorge et bombe son armure :
    La dame va chanter. Un œil fixant le ciel

    — L’autre suit le papier, secours artificiel —
    Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
    Ses rancœurs d’incomprise et de femme trop mûre ?
    Qu’importe ! C’est très beau, très long, substantiel.

    La note de la fin monte, s’assied, s’impose.
    Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
    « Après, le concerto ?... — Mais oui, deux clavecins ».

    Des applaudissements à la dame bien sage...
    Et l’on n’entendra pas le bruit que font les seins
    Clapotant dans la vasque immense du corsage.
  •  Rime [rime]
    Définition :
    Une rime est la répétition d'un même son (composé de la dernière voyelle et des phonèmes qui la suivent voire la précèdent) à la fin d'un vers.

    L'utilisation des rimes en poésie "classique" se fait en fonction de différentes caractéristiques :
    - Le genre des rimes (féminines, masculines...)
    - La richesse des rimes (pauvres, riches, suffisantes...)
    - L'organisation des rimes (embrassées, suivies, croisées...)

    Exemple(s) :
    Là, tout n'est qu'ordre et beau,
    Luxe, calme et volup.

    (Charles Baudelaire, in L'invitation au voyage.)
  •  Rimes croisées [rime]
    Définition :
    Appelées aussi parfois rimes alternées, elles suivent la disposition ABAB ; ainsi, le premier vers rime avec le troisième, le deuxième avec le quatrième, dans le cas d’un quatrain.

    Exemple(s) :
    C'est un trou de verdure où chante une rivière
    Accrochant follement aux herbes des haillons
    D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
    [...]
    Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val
  •  Rimes embrassées [rime]
    Définition :
    Les rimes embrassées suivent la disposition ABBA ; ainsi, le premier vers rime avec le quatrième et le deuxième avec le troisième, dans le cas d’un quatrain.

    Exemple(s) :
    [...]
    Elle disait en son langage
    Les " serments du premier amour ",
    Votre coeur à moi pour toujours
    Et toutes les choses d'usage.
    [...]
    Paul Verlaine, A madame X
  •  Rimes féminines [rime]
    Définition :
    Rimes se terminant par un e

    Exemple(s) :
    Hêtre/fenêtre

    muse/abuse
  •  Rimes masculines [rime]
    Définition :
    Rimes se terminant par une autre lettre que e


    Exemple(s) :
    Cheval/phénoménal
    fourmi/ami
  •  Rimes suivies ou plates [rime]
    Définition :
    Les rimes suivies respectent la disposition AABB ; ainsi, le premier vers rime avec le deuxième et le troisième avec le quatrième, dans le cas d’un quatrain.

    Exemple(s) :
    Que savons-nous de plus ?… et la sagesse humaine,
    Qu’a-t-elle découvert de plus dans son domaine ?
    Sur ce large univers elle a, dit-on, marché ;
    Et voilà cinq mille ans qu’elle a toujours cherché !

    (Alfred de Musset, in Rêverie)
  •  Rondeau [forme]
    Définition :
    Poème originaire du moyen-âge, généralement composé de 13 vers (parfois de 12 à 15 vers).

    Il possède deux rimes différentes (8 vers d'une même rime et 5 de l'autre) souvent organisées ainsi : abba abab abbaa.

    Doit être composé en 3 strophes isométriques (Quatrain/Quatrain/Quintil ou Quatrain/Tercet/Quintil ou Quintil/tercet/quintil...)

    Le rondeau utilise le procédé du rentrement : il s'agit de répéter le 1er vers (en tout ou partie) à la fin de la deuxième et de la troisième strophe.

    Il est généralement écrit en octosyllabes (et en décasyllabes)


    Exemple(s) :
    « Que nous en faisons
    De telles manières,
    Et douces et fières,
    Selon les saisons !

    En champs ou maisons,
    Par bois et rivières,
    Que nous en faisons
    De telles manières !

    Un temps nous taisons,
    Tenant assez chères
    Nos joyeuses chères,
    Puis nous apaisons.
    Que nous en faisons ! »

    Charles d'Orléans, Rondeaux, XVe siècle.

  •  Septain [strophe]
    Définition :
    Strophe composée de 7 vers.

    Exemple(s) :
    Nous marcherons ainsi, ne laissant que notre ombre
    Sur cette terre ingrate où les morts ont passé ;
    Nous nous parlerons d’eux à l’heure où tout est sombre,
    Où tu te plais à suivre un chemin effacé,
    À rêver, appuyée aux branches incertaines,
    Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines,
    Ton amour taciturne et toujours menacé.

    Alfred de Vigny, La maison du Berger, in Les Destinées
  •  Sextine [forme]
    Définition :
    La sextine est une forme fixe de poésie composée de six sizains. Les six mots rimés du premier sizain sont répétés dans chaque strophe mais selon un ordre déterminé. Elle se termine par un demi sizain reprenant les six mots rimés (C’est la tornada).

    Le glissement des rimes dans chaque strophe se fait selon l’organisation suivante :
    1 2 3 4 5 6
    6 1 5 2 4 3
    3 6 4 1 2 5
    5 3 2 6 1 4
    4 5 1 3 6 2
    2 4 6 5 3 1

    Exemple(s) :
    LA CLAIRIÈRE

    Non loin encor de l’heure où rougit la nuit sombre,
    En la saison des nids et des secondes fleurs,
    J’entrai dans un bosquet, non pour y chercher l’ombre,
    Mais parce qu’on voyait, sous les feuilles sans nombre,
    Palpiter des rayons et d’étranges couleurs,
    Et l’aurore au soleil y disputer ses pleurs.

    Mon sang, dans le trajet, teignit de quelques pleurs
    Les aiguillons du houx et la barrière sombre
    Que l’épine et la ronce aux vineuses couleurs
    Avaient lacée autour de l’asile des fleurs.
    Dans la clairière enfin quel m’apparut leur nombre,
    Alors que du fourré j’atteignis la pénombre !

    Harmonieux réseau de lumières et d’ombre !
    Là tous les diamants de la rosée en pleurs,
    Les perles à foison, les opales sans nombre,
    Dans la neige et dans l’or ou le rubis plus sombre,
    Frémissaient, et, filtrant de la coupe des fleurs,
    Allaient du doux feuillage argenter les couleurs.

    C’est alors qu’une Fée aux charmantes couleurs,
    Sortant comme du tronc d’un grand chêne sans ombre
    Qui défendait du nord le royaume des fleurs,
    Apparut à mes yeux encor vierges de pleurs.
    Elle me dit : « Ainsi tu fuis la route sombre,
    Et de mes ouvriers tu veux grossir le nombre.

    « Contemple mes trésors, et choisis dans le nombre ;
    Avec art, à loisir, assemble leurs couleurs ;
    Compose ta guirlande, et, si le vent plus sombre
    En bannit le soleil et les sèche dans l’ombre,
    Répands-y de ton âme et la flamme et les pleurs :
    Des rayons immortels jailliront de ces fleurs. »

    Je vous cueillis alors, chères et chastes fleurs,
    Et je n’ai plus tenté d’accroître votre nombre.
    Celle-là n’a voulu que mon sang et mes pleurs,
    À qui je destinais vos royales couleurs ;
    Et je suis revenu, pour vous sauver de l’ombre,
    Vers la Fée elle-même, avec le cœur bien sombre.

    Plus sombre en est le deuil qui s’entoure de fleurs ;
    L’ombre pour nous calmer a des oublis sans nombre,
    Mais aux couleurs du jour se ravivent les pleurs.

    Ferdinand de Gramond
  •  Simonnet [forme]
    Définition :
    Le "simonnet" est un poème qui reprend la syllabe terminale accentuée de chaque rime du sonnet régulier au début du vers correspondant.

    Exemple(s) :
    LE SIMONNET

    L'école a desservi le langage stylé,
    Enseignant trop de vers de pompeuse élégance
    Encensés d'attributs parés de transcendance :
    L'élève n'en retint qu'un rêve désolé !

    L'héritage des cœurs s'en trouve mutilé...
    En citant d'un poète une immortelle stance,
    En ce siècle banal de vile manigance,
    L'érudit vibre seul, jamais congratulé.

    Il le fut maintes fois, en des temps où l'idylle
    Illustrait de ce chant son jeune amour fébrile,
    Mais la splendeur de l'Art se fige en ses sommets !

    Oserais-je à mon tour clamer que je propose
    Aux amis de la Muse un défi virtuose :
    Mettre deux fois la rime au sonnet désormais ?


  •  Sizain [strophe]
    Définition :
    Un sizain est une strophe ou un poème composé de 6 vers.
    Il se présente principalement sous 2 formes : sur deux rimes, selon le schéma AABAAB, ou sur trois rimes, selon le schéma AABCCB.
    Lorsque le 3ème et le 6ème vers est court, on parle de strophe couée.

    Exemple(s) :
    Les sanglots longs
    Des violons
    De l’automne
    Blessent mon coeur
    D’une langueur
    Monotone.[...]

    Paul Verlaine, Chanson d’automne in Poèmes saturniens
  •  Slam [divers]
    Définition :
    Nom masculin
    (de l'anglais to slam, claquer)

    Poésie orale, urbaine, déclamée dans un lieu public, sur un rythme scandé.

    Exemple(s) :
    "Saint-Denis" parolier Fabien Marsaud
    Extrait de la chanson de Grand Corps Malade

    J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit
    J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
    J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
    J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis....
  •  Sonnaïku [forme]
    Définition :
    Sonnet composés de vers de 5 et 7 syllabes comme le haïku

    Exemple(s) :
    Tel était son Rock

    Authentique mythe
    se farcissant bock sur bock
    il franchissait les limites
    à l’effroi des schnocks

    De la dynamite
    toujours dans les starting-blocks
    ne sachant où il habite
    Tel était son Rock

    Mais lui noctiluque
    aussi cool que Lucky Luke
    au soleil couchant

    menait solitaire
    une existence pépère
    au milieu des champs

    Pierre Lamy
  •  Sonnet [forme]
    Définition :
    (it. Sonetto).
    Pièce de poésie de quatorze vers, composée de deux quatrains et de deux tercets, et soumise à des règles fixes pour la disposition des rimes.

    Les rimes s’agencent de cette manière :
    abba abba ccd eed
    abba abba ccd ede

    Le dernier vers d’un sonnet doit produire un effet de chute.

    Exemple(s) :
    Contrairement à ce que beaucoup croient, le sonnet n’a pas de rythme défini. Une alternance entre vers courts et vers longs est tout à fait possible, et l’alexandrin n’a rien d’obligatoire. Les rimes croisées dans les premiers quatrains sont parfois considérées comme fausses par les puristes, mais rien ne l’interdit pourtant, et cela ne nuit pas à la musicalité.

    Il existe plusieurs dérivés de sonnet :

    - Le sonnet apparent : celui-ci se construit sur seulement deux rimes.

    - Le sonnet inversé : comme son nom l’indique, il est l’envers du sonnet ‘classique’, les deux tercets sont donc au début et les deux quatrains suivent.

    - Le sonnet polaire : il se compose d’un quatrain suivi de deux tercets suivi d’un quatrain.

    - Le sonnet alterné : un quatrain, un tercet, un quatrain, un tercet.

    - Le sonnet quinzain : il s’agit d’un sonnet classique suivi d’un vers seul, qui doit contenir la chute.

    - Le sonnet seizain : un vers isolé, suivi d’un sonnet classique suivi d’un autre vers isolé. Les deux isolés peuvent être les même, créant ainsi un effet de refrain.

    - Le sonnet estrambot : c’est un sonnet classique auquel on ajoute un troisième tercet.



    Après trois ans (P. Verlaine)

    Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
    Je me suis promené dans le petit jardin
    Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
    Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

    Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
    De vigne folle avec les chaises de rotin…
    Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
    Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

    Les roses comme avant palpitent, comme avant
    Les grands lis orgueilleux se balancent au vent.
    Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

    Même j'ai retrouvé debout la Velléda
    Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
    Grêle, parmi l'odeur face du réséda.

  •  Sonnetin [forme]
    Définition :
    Ou nano-sonnet
    Composé de deux tercets suivis de deux distiques

    Exemple(s) :
    Nano-sonnet
    par Raymond QUENEAU

    Le net le fort le beau
    Va casser de sa plume
    Ce lac gelé tombeau

    Un albatros s'exhume
    Sans but quand le flambeau
    Glacé du temps s'embrume

    Son cou blanc bat la mort
    Par l'éther non la boue

    Spectre pur en remords
    Du fugueur marabout
  •  Symploque [figure]
    Définition :
    Nom commun du grec "symploké" signifiant entrelacement, union.
    Au masculin: terme botanique
    *Arbre ou arbrisseau à feuilles alternes, à fleurs le plus souvent disposées en petites grappes latérales, ayant pour fruit une drupe et croissant dans les régions chaudes de l'Asie, de l'Amérique et de l'Australie.
    *Algue de l'ordre des Cyanophycées, formée de ligaments simples, isolés ou groupés en faisceaux et recouverts d'une mince gaine gélatineuse.
    Au féminin: terme rhétorique
    Figure de style où les mots ou groupe de mots commençant une phrase et la terminant sont repris au début et à la fin de la phrase suivante de sorte qu'il y a un entrelacement des répétitions. C'est un emploi simultané de l'épiphore (répétition de mots en fin de phrase)
    et de l'anaphore(répétition de mots en début de phrase).

    Exemple(s) :
    Qui est l'auteur de cette loi? Rullus
    Qui a privé du suffrage la plus partie du peuple romain? Rullus
    Qui a présidé les comices ? Rullus
    -Cicéron , le Grand Larousse du XXe siècle
  •  Synecdoque [figure]
    Définition :
    Figure de style qui substitue la partie au tout.
    (Dérivée de la métonymie)

    Exemple(s) :
    Une voile  pour un bateau à voile.
  •  Synérèse [vers]
    Définition :
    La synérèse consiste à prononcer deux sons vocaliques en contact en une seule syllabe.

    Exemple(s) :
    Su/ppli/cier (trois syllabes)
    au lieu de
    Su//ppli/ci/er (quatre syllabes)

    Vio/lon (deux syllabes)
    au lieu de
    Vi/o/lon (trois syllabes)

    Lion (une syllabe)
    au lieu de
    Li/on (deux syllabes)
  •  Tercet [forme]
    Définition :
    Un tercet est une strophe composée de trois vers.


    Les strophes de 3 vers ou tercets, sont parfois construites sur une seule rime.Plusieurs combinaisons sont possibles sur deux ou trois rimes, notamment en fin de sonnet.

    Exemple(s) :
    Le plus remarquable enchaînement de tercets se trouve chez Dante: le vers du milieu de chaque strophe rime avec le premier et le dernier de la suivante, autement dit aba, bcb,cdc, et ainsi de suite tout au long de la Divine Comédie: c'est la terza rima ou rimes tiercées:

    Silencieux comme les fleuves
    Mais gros de pleurs comme eux de flots
    Les fils, les mères et les veuves,

    Par les détours du triste enclos,
    S'écoulent, -lente théorie-
    Au rythme heurté des sanglots

    (Verlaine)
  •  Terza rima [forme]
    Définition :
    Poème d'origine italienne composé de tercets dont le premier et le troisième vers riment ensemble, le second fournissant les rimes extrêmes du tercet suivant.

    a/b/a b/c/b c/d/c ……

    Il se clot sur un monostique rimant avec le vers 2 du dernier tercet.

    Exemple(s) :
    Aumône
    Par Stéphane Mallarmé

    Prends ce sac, Mendiant ! tu ne le cajolas
    Sénile nourrisson d’une tétine avare
    Afin de pièce à pièce en égoutter ton glas.

    Tire du métal cher quelque péché bizarre
    Et, vaste comme nous, les poings pleins, le baisons
    Souffles-y qu’il se torde ! une ardente fanfare.

    Eglise avec l’encens que toutes ces maisons
    Sur les murs quand berceur d’une bleue éclaircie
    Le tabac sans parler roule les oraisons,

    Et l’opium puissant brise la pharmacie !
    Robes et peau, veux-tu lacérer le satin
    Et boire en la salive heureuse l’inertie,

    Par les cafés princiers attendre le matin ?
    Les plafonds enrichis de nymphes et de voiles,
    On jette, au mendiant de la vitre, un festin.

    Et quand tu sors, vieux dieu, grelottant sous tes toiles
    D’emballage, l’aurore est un lac de vin d’or
    Et tu jures avoir au gosier les étoiles !

    Faute de supputer l’éclat de ton trésor,
    Tu peux du moins t’orner d’une plume, à complies
    Servir un cierge au saint en qui tu crois encor.

    Ne t’imagine pas que je dis des folies.
    La terre s’ouvre vieille à qui crève la faim.
    Je hais une autre aumône et veux que tu m’oublies

    Et surtout ne va pas, frère, acheter du pain.


  •  Terzaïku [forme]
    Définition :
    Terza-rima dont les tercets sont autant de haïkus

    Exemple(s) :
    La meuf au trombone

    Dieux qu’elle était bonne,
    quand ell’ jouait du Mozart,
    la meuf au trombone.

    Entrée au Quat-Zarts,
    par la porte de service,
    y pécho César,

    un keum sans malice,
    venu déboucher l’évier
    qui trône en coulisse.

    Du joli plombier,
    elle adora le sourire,
    frais comme l’aubier.

    Depuis ell’ joue de la lyre.
  • 4 sur 5